L'athlète russe Yuliya Stepanova, à l'origine des révélations sur le dopage dans l'athlétisme russe, a indiqué lundi craindre pour sa vie après le piratage de son compte dans dans le système informatique de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"Si quelque chose nous arrive...". La coureuse du 800 m vit aujourd'hui cachée aux États-Unis avec son mari, ancien contrôleur de l'agence russe antidopage, après avoir révélé au monde le système de dopage organisé dans son pays. Leurs témoignages ont initié le processus d'enquête qui a abouti à la suspension de la fédération russe d'athlétisme. "Si quelque chose nous arrive, vous devez savoir que ce ne sera pas un accident", a déclaré Stepanova aux médias internationaux lors d'une conférence de presse par téléphone. Il y a six mois, deux anciens responsables de l'agence russe antidopage (RUSADA) étaient morts brutalement.
Critique du CIO. Stepanova, qui ne participe pas aux Jeux de Rio, a par ailleurs critiqué la position du CIO, qui avait confié à chaque fédération internationale le soin d'exclure les athlètes anciennement dopés, tout en refusant de rayer des Jeux tous les sportifs russes. "Ils disent qu'ils appliquent la tolérance zéro mais ils ne le font vraiment pas", a-t-elle relevé.
Efimova "couvre le système de dopage". Son mari Vitali Stepanov a estimé pour sa part que les athlètes russes étaient tous au courant du dopage mais préféraient se taire. "Si vous êtes un athlète ou un dirigeant du sport depuis plus de trois ans, vous savez où il y a de la triche", a-t-il assuré. Au passage, il a égratigné Yuliya Efimova, suspendue pendant seize mois en 2014 pour prise de stéroïde et contrôlée positive au meldonium (puis blanchie) au printemps 2016. La nageuse a remporté deux médailles pendant les Jeux. "Elle a la possibilité de commencer à dire la vérité. De mon point de vue, elle sait exactement ce qui se passe, elle couvre le système du dopage russe", a insisté Stepanov.