Richard McLaren a reproché jeudi au CIO et aux fédérations internationales d'avoir mal interprété le contenu de son rapport sur le dopage d'État en Russie, en sanctionnant les athlètes et pas le système.
Un "dopage d'État". "Les gens, en particulier le CIO et les fédérations internationales, ont mal interprété le contenu de mon rapport. Je n'ai pas fait ce travail pour creuser précisément et trouver quels athlètes ont pu se doper et ce qu'ils ont pu prendre. Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu le temps de faire et c'était très clair dans le rapport. Ce rapport parle d'un dopage d'État, de manipulation des résultats, de permutations d'échantillons avant Londres-2012. C'est ça le rapport et les gens semblent avoir complètement raté ça", a affirmé le juriste canadien dans une interview au quotidien anglais The Guardian, à paraître vendredi.
Le rapport publié le 18 juillet a conduit à l'exclusion de 118 sportifs russes des Jeux de Rio. "Regardez ce qu'il y a dedans et les données qu'il contient et prenez une décision sur ce qu'il y a dedans et pas sur ce qu'il n'y a pas", a ajouté McLaren, précisant que son rapport "n'était pas une enquête sur des résultats de dopage d'athlètes en particulier".
"Le débat n'est pas honnête". Ce rapport avait dévoilé les rouages du système de dopage d'Etat mis en place en Russie de 2001 à 2015, avec l'aide des "magiciens" du FSB, les services secrets russes. Mais le CIO avait refusé d'exclure tous les sportifs russes des JO-2016, laissant les fédérations faire le tri entre ceux satisfaisant aux conditions posés par le CIO et les autres. "Nous avons besoin d'un débat honnête pour comprendre ce qui n'a pas bien fonctionné. Mais le débat actuel n'est pas honnête, il est hystérique et politique", a conclu le professeur McLaren en ajoutant qu'il comptait publier la version définitive de son rapport fin septembre.