Les conditions étaient dantesques, elles se sont révélées être fatales à Renaud Lavillenie. Le Français n'est pas parvenu à franchir la barre postée à 6,03m passée à la surprise générale par le nouveau héros brésilien, médaillé d'or devant Lavillenie. Dans un stade olympique entièrement acquis à la cause de Thiago Braz et peu fair-play avec Lavillenie, le saut à la perche a vécu une soirée mémorable, mais cruel pour le Français. Jean-Claude Perrin, consultant athlétisme Europe 1 et ancien entraîneur de l'équipe de France de saut à la perche, est revenu ce matin sur une soirée complètement folle.
"C'est une immense déception". Champion olympique à Londres en 2012 et recordman du monde de la spécialité (6,16 m), Renaud Lavillenie était le grandissime favori du concours olympique. Pour Jean-Claude Perrin, cette médaille d'argent est une "immense déception" : "Il est toujours difficile d'expliquer l'inexplicable. On a vu une très belle finale, c'était dramatique, les sauts étaient très bons. Le concours a commencé dans des conditions dantesques : de la pluie, un orage, le stade inondé. En quatre sauts Lavillenie était aux portes de la médaille d'or, et c'est là que Thiago Braz a surgi : à 5,98m il a fait l'impasse, et il est passé à 6,03m. À ce moment là, la pression qui était sur lui s'est échappée pour aller sur Lavillenie. C'était un moment charnière puisque Lavillenie a compris que s'il ne passait pas, il n'était pas champion olympique" a expliqué Jean-Claude Perrin.
"En athlétisme, on ne siffle pas un athlète". Jean-Claude Perrin s'est montré en colère dans la matinale d'Europe 1 après les sifflets du public du Stade Olympique de Rio contre Renaud Lavillenie lundi soir : "Il est certain qu'un public qui vous siffle ce n'est pas un avantage quand vous êtes un peu énervé et quand vous sentez que la victoire va être difficile à obtenir. En athlétisme, on a pas l'habitude de voir de gens ne pas être très courtois" a déclaré l'ancien entraîneur de l'équipe de France de saut à la perche. "Je suis allé dans ce stade il y a trois ans pour des championnats d'athlétisme. Les spectateurs se comportent comme au foot, ils n'ont pas une grande culture de l'athlétisme. Mais il est certain qu'en athlétisme on ne siffle pas un athlète. Un athlète mérite le respect" a conclu Jean-Claude Perrin visiblement en accord avec les propos de Renaud Lavillenie sur l'ambiance du concours de la perche.
"Il est deuxième quand même, ce n'est pas un désastre". Alors que Lavillenie était autant attendu à la perche qu'Usain Bolt sur le 100m, il n'a pas connu le même sort que le Jamaïcain. Mais pour Jean-Claude Perrin, il ne faut pas se montrer trop défaitiste : "Renaud Lavillenie est un conquérant, un homme d'absolu. Aussitôt qu'il aura fait une bonne nuit, il va reprendre la perche. C'est un fanatique, il ne faut pas s'arrêter à ça. Il gagne il y a quatre ans à Londres, il est deuxième quand même aujourd'hui, ce n'est pas un désastre. Même s'il est troisième dans quatre ans à Tokyo, ce sera franchement pas mal" a lancé notre consultant.