Avec six médailles - deux de chaque métal -, l'équipe de France de boxe a réalisé à Rio la plus belle moisson de son histoire aux Jeux olympiques. De quoi donner des idées à certains : les clubs de boxe hexagonaux voient leur cote de popularité grimper en flèche depuis la fin des Jeux, comme ce fut le cas pour la natation qui avait vu son nombre de licenciés progresser de 15% après les Jeux de Londres en 2012.
"Je n'arrivais pas à prendre tous les appels". Dans le Xème arrondissement de Paris, la salle de boxe de Philippe venait tout juste de rouvrir ses portes après les vacances que les coups de fils ont afflué au bureau des inscriptions : "Je n'arrivais pas à prendre tous les appels tellement il y en avait. Le téléphone a même disjoncté, on n'avait jamais vu ça. Beaucoup de parents appelaient pour leurs enfants, mais aussi des adultes. Il y en avait un qui n'avait peur de rien et m'a même dit qu'il voulait aller aux Jeux de Tokyo dans quatre ans", raconte Philippe, le gérant.
Séduits par le panache tricolore à Rio. Des aspirants boxeurs qui se voient donc déjà aux prochains Jeux olympiques. Philippe table, lui, sur une hausse de 30% des inscriptions cette année. Du jamais vu, mais cet engouement à une explication : les néophytes ont été séduits par la performance et le panache des boxeurs français à Rio : "le couple (Tony Yoka et Estelle Mossely) qui a obtenu deux médailles d'or, ça m'a donné envie de m'y mettre moi aussi. On a tous en tête les grands boxeurs, comme Joe Frazier ou Mohammed Ali, donc si on peut avoir un peu de leur talent, tant mieux" raconte David, nouvel inscrit dans cette salle parisienne.
Un engouement national. Dans les Pays de la Loire notamment, Mariannick Codet, la présidente du comité régional de boxe, reçoit trois fois plus d'appels depuis les Jeux, et commence même à s'inquiéter du possible manque de places à la rentrée : "Angers, qui est le plus gros club des Pays de la Loire, refuse déjà de nouveaux licenciés. Et donc quand on a de petites salles, il faut aussi que les personnes donnant des cours soient plus disponibles, mais ça va surement être difficile", explique-t-elle. D'autant qu'elle doit aussi anticiper le risque que l'effet de mode ne se dissipe, et que certains ne jettent l'éponge une fois reçus les premiers coups.