JO Paris 2024 : une boxeuse turque mime des chromosomes XX après sa défaite contre l’hyperandrogène Lin Yu-tin

© FABIO BOZZANI / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP
  • Copié
Romain Rouillard / Crédit photo : FABIO BOZZANI / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP

La boxeuse turque Esra Yildiz Kahraman a mimé le signe des chromosomes XX, attribués au genre féminin, après sa défaite contre Lin Yu Ting. Une manière de signifier que, selon elle, l'athlète taïwanaise, porteuse d'hyperandrogénie, n'aurait pas dû pouvoir concourir.

Nouvelle polémique autour du genre dans ces JO de Paris 2024 . Et une fois de plus, la controverse concerne la boxe féminine. La semaine dernière, l'Italienne Angela Carini avait jugé "injuste" sa défaite contre l'Algérienne Imane Khelif, atteinte d'hyperandrogénie , une pathologie qui se traduit par un taux d'hormones masculines trop élevé. Un dérèglement susceptible d'accroître la musculature des femmes concernées et, par ricochet, leurs performances sportives. 

Cette fois-ci, c'est la Turque Esra Yildiz Kahraman qui a vu rouge après son revers contre la Taïwanaise Lin Yu Ting, également porteuse d'hyperandrogénie. Battue sur décision des juges en demi-finale des moins de 57 kg, elle a mimé avec ses doigts un double X pour symboliser la paire de chromosomes XX attribué au genre féminin. Une manière de signifier que, selon elle, son adversaire n'aurait pas dû être autorisée à concourir. Ce geste avait déjà réalisé il y a quelques jours par la Bulgare Sveltlana Staneva, également battue par Lin Yu Ting. 

Des relations tendues entre la Fédération internationale de boxe et le CIO

En fin de semaine dernière, la Hongroise Anna Luca Hamori s'est fendue d'une série de provocations alors qu'elle devait affronter l'Algérienne Imane Khelif. Sur son compte Instagram, elle avait par exemple republié un post du mannequin américain Carrie Prejean, selon qui Anna Luca Hamori s'apprêtait à combattre contre "un boxeur masculin". La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, ou encore Donald Trump, en pleine campagne pour sa réélection à la tête des États-Unis, s'étaient, eux aussi, emparés du sujet, avec une certaine hostilité vis-à-vis d'Imane Khelif. 

Cette situation est en partie liée aux relations exécrables qu'entretiennent la Fédération internationale de boxe (IBA) et le Comité international olympique (CIO) , pour qui la présence de ces deux compétitrices n'a pas à être remise en cause. S'agissant d'Imane Khelif, l'instance avait assuré que la boxeuse "respectait les règles" rappelant qu'elle était "née femme". Mais de son côté, l'IBA avait exclu l'Algérienne et la Taïwanaise des Championnats du monde 2023 à New Delhi, jugeant que les deux boxeuses avaient "échoué à se conformer aux standards d'éligibilité basés sur les résultats d'un test biochimique". 

À Paris, Imane Khelif et Lin Yu-ting, respectivement dans les catégories -66 kg et -57 kg, combattront pour la médaille d'or olympique vendredi et samedi. En cas de titre, nul doute que la polémique repartira de plus belle.