C'est une pratique connue dans le monde du sport : naturaliser des athlètes, et les faire courir sous sa propre bannière pour qu'ils rapportent des médailles. La pratique est courante, mais elle a pris un nouvel essor depuis quelques années. Car la Corée du Sud s'y est mise. À un mois des Jeux olympiques d'hiver qu'elle organise, elle veut multiplier les chances de briller à domicile.
Des recrues des quatre coins du monde. Dans un mois, s'ils remportent le titre olympique, c'est l'hymne sud-coréen qu'ils devront entonner sur le podium. La lugeuse allemande Aileen Frish, cinq hockeyeurs canadiens, une patineuse de vitesse taiwanaise ou encore trois biathlètes russes ont accepté de changer d'étendard. Ils ont été recrutés par Séoul. Des naturalisations en cascade pour permettre à la Corée du Sud d'aligner des athlètes dans toutes les disciplines.
Un enjeux financier. L'usage est de plus en plus répandu pour Pascal Gillon, spécialisé dans la géopolitique du sport. "Pour tous ceux qui accueillent les jeux, c'est une politique mise en place, qui est plus ou moins affichée. Les Etats investissent de plus en plus d'argent dans les compétitions sportives, donc il faut des retours sur investissement", explique-t-il auprès d'Europe 1. "Clairement, il faut être présent partout, et ne pas être ridicule".
Et parfois ça marche. Il y a trois ans, lors du mondial de hand au Qatar, le pays hôte s'était littéralement acheté une équipe. Des joueurs de six nationalités différentes coachés par un entraîneur espagnol. Le casting s'était avéré payant, avec médaille d'argent obtenue à la surprise générale.