La décision d'envoyer une délégation de Corée du Nord aux jeux Olympiques d'hiver en Corée du Sud constitue "un grand pas en avant dans l'esprit olympique", a réagi mardi le président du Comité international olympique, Thomas Bach.
À l'issue de discussions exceptionnelles qui se sont tenues mardi entre le Nord et le Sud, les deux pays ont convenu que la Corée du Nord allait envoyer une délégation aux jeux Olympiques d'hiver qui se tiennent à Pyeongchang du 9 au 25 février, à 80 km de la frontière nord-coréenne. "Le CIO accueille avec une grande satisfaction les propositions sur lesquelles la Corée du Sud et la Corée du Nord sont tombées d'accord", a commenté le CIO dans un communiqué. "Ces propositions marquent un grand pas en avant dans l'esprit olympique", a déclaré Thomas Bach, président du CIO, cité dans le communiqué.
Le représentant nord-coréen à Lausanne. Le CIO attend maintenant "les rapports et propositions officiels" issus de la réunion de mardi et "va discuter des propositions" portant notamment sur le nombre et l'identité des sportifs retenus par le Comité national olympique nord-coréen. Il va maintenant revenir à la Commission exécutive du CIO de décider des modalités de la participation nord-coréenne (drapeau, hymne, cérémonies...), a précisé l'instance. Dans le même temps, le représentant nord-coréen au CIO, Chang Ung, se trouve à Lausanne pour "une réunion d'information déjà prévue depuis plusieurs semaines", a ajouté le CIO.
Une première rencontre entre nord-coréens et sud-coréens depuis deux ans. La Corée du Nord s'est déclarée mardi prête à envoyer des athlètes et une délégation de haut rang aux prochains jeux Olympiques en Corée du Sud, lors d'un exceptionnel face-à-face après les tensions provoquées par les ambitions nucléaires de Pyongyang. Séoul a profité de cette première rencontre en plus de deux ans pour demander que soit organisée parallèlement aux Jeux d'hiver une réunion des familles séparées par la guerre (1950-53), l'un des héritages les plus douloureux du conflit. Les discussions se sont tenues à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu, dans la zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule.
Le CIO s'annonce "flexible" envers les sportifs nord-coréens. Lundi, à la veille des négociations inter-coréennes, le CIO avait annoncé qu'il se montrerait "le plus flexible possible" envers les sportifs nord-coréens désireux de participer aux prochains JO d'hiver. En 1988, la Corée du Nord avait boycotté les Jeux d'été organisés à Séoul. En 2014, aucun athlète nord-coréen n'avait réalisé les minima pour les Jeux d'hiver de Sotchi, en Russie.