Il n'y aura pas de match Israël-Palestine. Malgré la proposition du président de la Fifa, les deux fédérations de football ne s'affronteront pas sur un terrain. Sepp Blatter était mardi et mercredi en Israël et dans les Territoires palestiniens, non pour résoudre un conflit sur lesquels des générations de diplomates se sont cassé les dents, mais pour tenter de stopper sa propagation sur le terrain du sport. Pari manqué, puisque les Palestiniens ont refusé l'invitation.
Malgré des entretiens au sommet avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas, le président de la Fifa n'a pas réussi à convaincre les deux parties. Les Palestiniens ont rejeté l'idée d'un match hautement symbolique et historique entre les deux sélections. Pourtant, Benjamin Netanyahou était favorable à l'idée, avait assuré Joseph Blatter.
Le football compliqué pour les Palestiniens. Pour le chef de la fédération palestinienne Djibril Rajoub, l'affiche Israël-Palestine, c'est "une très belle idée", a-t-il dit, mais "il faut préparer le terrain pour ça, il faut préparer l'environnement, et [ce match] ne peut arriver qu'en bout de course". "Préparer le terrain", dans l'esprit des Palestiniens, c'est faire en sorte que cessent les vicissitudes infligées par l'occupation israélienne aux footballeurs comme à tous les autres Palestiniens. La fédération palestinienne a confirmé dans la foulée sa intention de soumettre au vote du congrès la suspension de la fédération israélienne.
Le football, une passion palestinienne, se bat avec les check-points érigés par l'armée israélienne, les interdictions de circuler entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, et les emprisonnements de certains joueurs soupçonnés par Israël d'appartenir à des groupes armés. Les Israéliens, eux, crient à la politisation du football. Ils assurent sévir contre le racisme et aider les Palestiniens autant que possible.
La "mission" de Sepp Blatter. Le président de la Fifa Joseph Blatter voulait faire de cette "mission de paix" un symbole pour son mandat, alors qu'il s'attend à une réélection triomphale le 29 mai à Zurich, en Suisse. Avec cet échec en place publique, il subit un accroc gênant. Mais assure ne pas avoir dit son dernier mot: "Je suis en mission de paix, et cette mission de paix ne s'arrête pas maintenant, elle continue".