"Cette semaine est la plus importante des 112 ans d'histoire de la Fifa", lançait lundi Gianni Infantino, le nouveau patron de l'organisation sportive la plus puissante de la planète. Le Suisse, élu onzième président de la Fifa vendredi, aura la lourde tâche de redorer un blason entaché depuis de longs mois par les polémiques.
Neuf réformes approuvées. Au Hallenstadion de Zurich, la Fifa a d'abord approuvé, à 89%, neuf réformes organisées autour de quatre grands axes : gouvernance, transparence, responsabilité, diversité. Elles prévoient notamment de remplacer le Comité exécutif par un Conseil de la Fifa élargi - 36 membres au lieu de 24 – au sein duquel le rôle du président sera réduit et davantage axé sur la diplomatie. Les membres de ce nouveau Conseil seront alors élus par les associations membres de la Fifa. Pour la première fois, tous seront soumis à des contrôles d'éligibilité menés par une commission de contrôle indépendante.
Dorénavant, le nombre de mandats du président sera limité à trois, soit un mandat maximal de douze ans. Les rémunérations de tous les dirigeants seront par ailleurs publiquement dévoilées chaque année. Enfin, un engagement plus fort pour les droits de l'Homme, un renforcement du poids des femmes et la création d'une commission des acteurs du football sont au programme.Encore faudra-t-il les appliquer.
Une opinion à reconquérir. Gianni Infantino devra surtout s’attacher à restaurer la crédibilité de l'organisation. Et cette seule tâche paraît immense. En effet, la Fédération internationale ne jouit pas d'une grande cote de popularité au sein de l'opinion. C'est peu dire : 69% du public n'a aucune confiance en l'organisation, selon un sondage de l'ONG Transparency International. Mais 50% des sondés pensent aussi que la Fifa peut changer. Ce n'est pas loin d'être une injonction.