La Fifa a mis fin à la mission de son groupe de travail contre le racisme, assurant qu'il a "atteint ses objectifs", a-t-elle indiqué lundi. Mais cette décision suscite de vives critiques. Cette task force "avait un mandat très précis et elle a amené des recommandations très fortes, qui ont poussé la Fifa à agir", a souligné la secrétaire générale de l'instance, Fatma Samoura, lors du Soccerex Global Football Convention, un grand rassemblement sur le foot organisé à Manchester. "Il y a eu plusieurs cas (de racisme) dans des équipes, et nous avons pu prendre des mesures fortes, avec des motifs juridiques solides", a insisté la dirigeante de 54 ans, nommée en mai dernier.
Ce groupe de travail avait été créé en 2013 par le président déchu de la Fifa, Sepp Blatter, pour éradiquer le racisme dans le football. Dans un courrier récent adressé aux membres de cette task force, la Fifa leur a expliqué qu'elle avait "pleinement rempli sa mission temporaire" et était donc "dissoute et plus en fonction", ont révélé des médias anglo-saxons dimanche.
"Honteux". Cette annonce a suscité une série de critiques. Le candidat malheureux à la présidence de la Fifa, le Prince Ali, l'a jugée "incroyablement inquiétante" dans un communiqué. "Le combat contre le racisme est loin d'être terminé et le fait que la direction actuelle de la Fifa considère que les recommandations de cette task force ont été mises en œuvre est honteux", a déploré le Jordanien, qui s'était incliné à deux reprises dans la course à la présidence de la Fifa, d'abord face à Sepp Blatter en mai 2015, puis face à Gianni Infantino en février 2016.
'Kick It Out', une association britannique de lutte contre les discriminations a elle aussi dénoncé cette décision dans un communiqué. "Il est clair que toutes les organisations qui agissent contre le racisme et les discriminations vont être profondément découragées d'apprendre la dissolution de ce groupe de travail", a regretté l'organisme. "Cela intervient en plus avant la Coupe du Monde en Russie en 2018, un pays connu pour le racisme et les pratiques discriminatoires à l'égard des minorités", a ajouté l'association.