Wofgang Niersbach, ancien président de la Fédération allemande et vice-président du comité d'organisation du Mondial-2006 en Allemagne, a été suspendu un an de toute activité liée au football par la Fifa lundi, pour son implication dans le scandale de corruption présumée autour de ce Mondial.
Non "dénonciation" des manquements. Wolfgang Niersbach, contre qui la chambre d'instruction du comité d'éthique de la Fifa avait requis une suspension de deux ans, a été notamment reconnu coupable par la chambre de jugement du comité d'éthique de ne pas avoir rapporté des faits relatifs à de possibles malversations dans le cadre de l'attribution du Mondial 2006 à l'Allemagne. La chambre de jugement a estimé qu'il n'avait pas "dénoncé" en temps utile les manquements portés à sa connaissance autour de l'attribution de ce Mondial, manquements pouvant constituer des violations du code d'éthique de la Fifa. Dans son communiqué, la chambre de jugement précise qu'elle ne s'est pas penchée directement "sur de possibles violations du code d'éthique dans le cadre d'éventuels actes de corruption ou pots-de-vin en lien avec l'attribution du Mondial-2006".
"Je reconnais avoir fait une faute". "Cette décision me touche durement", a déclaré Wolfgang Niersbach à SID, filiale allemande de l'AFP. "Je reconnais avoir fait une faute, et je le regrette", a-t-il ajouté, en précisant qu'il allait réfléchir avec ses avocats sur un éventuel recours. Du fait de sa suspension, Wolfgang Niersbach ne peut plus siéger au conseil de la Fifa, ni au comité exécutif de l'UEFA. Il avait démissionné de ses fonctions de président de la Fédération allemande en novembre 2015.
Longue enquête. La Fifa avait ouvert le 22 mars 2016 une procédure visant Niersbach, ainsi que Franz Beckenbauer, président du comité de candidature puis d'organisation du Mondial allemand. En mars 2016, le cabinet d'avocat Freshfields, dans un rapport mandaté par la DFB, avait assuré qu'aucune preuve d'un achat de voix par l'Allemagne pour organiser ce Mondial-2006 n'avait été trouvée, mais qu'un tel mécanisme de corruption ne pouvait être écarté. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait jeté un pavé dans la mare fin octobre 2015 en avançant que l'Allemagne aurait utilisé un fonds secret de 10 millions de francs suisses (6,7 millions d'euros) pour acheter des voix et obtenir le Mondial. Ce fonds aurait été alimenté, à la demande de Franz Beckenbauer, par l'ancien patron d'Adidas, le défunt Robert Louis-Dreyfus, peu avant l'été 2000, période à laquelle s'est faite l'attribution de la Coupe du monde au bénéfice de l'Allemagne, d'une courte marge (12 voix contre 11), aux dépens de l'Afrique du Sud.