Faute de courts dotés de toit, les averses ont sérieusement compliqué la tâche des organisateurs, lundi. Un problème amené à durer encore plusieurs années.
A Roland-Garros, les regards ne se posent pas sur les courts mais bien au-dessus, vers le ciel. La pluie a en effet largement perturbé les débats lors des deux premières journées. Lundi, les premiers matches, initialement prévus à 11h, n’ont débuté qu’à 13h30. Dimanche, seules 10 des 32 rencontres programmées avaient pu être menées à leur terme. Outre la météo capricieuse, le Grand Chelem parisien pâtit surtout de l’absence d’un court muni d’un toit. La pluie est, de fait, le pire cauchemar pour les organisateurs de Roland-Garros.
Roland, le vilain petit canard. Le débat, récurrent, revient sur la table à chaque édition : Roland-Garros accuse un sérieux retard en termes d’infrastructure. Le tournoi parisien est ainsi le seul des quatre tournois du Grand Chelem à ne pas être doté d’un court muni d’un toit.
L’Open d’Australie, lui, en dispose de trois. A Wimbledon, le "Centre court" est couvert depuis 2009 et un deuxième est en projet. Le court de l’US Open sera lui recouvert pour la prochaine édition, à la fin du mois d’août prochain. De quoi donner des sueurs froides aux organisateurs de Roland-Garros. "On ne serait pas mal avec un toit", a ironisé lundi Guy Forget, le directeur du tournoi.
Pas de solution avant… 2020. Pour combler le fossé avec les autres tournois du Grand Chelem, un important projet d’extension et de rénovation a été lancé. Le but : équiper le court central d’un toit, étendre la surface et les courts disponibles et améliorer l’accueil du public.
Mais le chantier est ensilé dans les recours engagés par les associations de riverains et de défenseurs du patrimoine. Conséquence : pas de court couvert avant plusieurs années. "2020 est l’objectif que nous nous sommes fixés. Nous voulons que tout soit fini d’ici là", a espéré Guy Forget. D’ici là, il faudra s’armer de patience… et de bâches.
Et le public, dans tout ça ? Pour le moment, aucun joueur n’a publiquement fait part de son mécontentement face à cette absence de toit. Mais les organisateurs doivent également composer avec le public, qui a souvent déboursé plusieurs dizaines d’euros par journée. En cas de pluie, l’organisation permet un remboursement total si la durée cumulée des matches est inférieure à 1h. Si les raquettes ne sont de sortie que moins de 2h sur la journée, les spectateurs peuvent être remboursés à hauteur de 50%.
Alors, entre deux gouttes de pluie, les organisateurs tentent de faire passer la pilule. "Pour le public, nous essayons de l'occuper au mieux pendant la pluie. Il y a des groupes de jazz, on a diffusé des documentaires sur les écrans géants. Il y a des points de shopping, de restauration. Mais évidemment, nous sommes limités", constate lucidement Guy Forget, sur Eurosport.fr. Les spectateurs devront encore sortir leurs plus beaux imperméables pour les prochaines années.