Pour Abdelatif Benazzi, la Coupe du Monde 1995, ce n’est pas seulement un événement sportif, c’est aussi la réalisation de son "mektoub", son destin. C’est ainsi en tout cas qu’il explique la défaite surréaliste de la France contre l’Afrique du Sud en demi-finale, dans "Les Géants du rugby , un podcast Europe 1 Studio.
Depuis le début du match, l’arbitrage est douteux, le Gallois Derek Bevan a refusé deux essais à la France avec des justifications qui ne convainquent pas, et en a accordé un aux Springboks qui fait débat. C’était du temps de l’arbitrage sans vidéo… Malgré cela, le XV de France est au coude à coude avec l’Afrique du Sud. Abdelatif Benazzi est alors à 10 mètres de la ligne d’en-but lorsqu’il reçoit la balle et s’élance pour donner la victoire à son équipe.
Mais le troisième ligne français échoue, un échec qu’il ne s’explique toujours pas près de 30 ans plus tard : "Cette action on l’a refaite 100 fois aujourd’hui, et 100 fois je suis à 10 mètres derrière la ligne. Mais là non, je tombe comme une masse, je reste scotché au sol". Benazzi aplatit le ballon sur la ligne mais l’essai n’y est pas selon l’arbitre, qui siffle peu après la fin du match. La France est éliminée et l’Afrique du Sud file en finale.
"Le jour de l’Afrique du Sud"
"Mandela est passé par là, le destin est passé par là", pour Benazzi ce sont des forces supérieures qui sont intervenues lors de ce match. Peut-être que le Président sud-africain arborant le maillot du capitaine sud-africain François Pienaar, pur produit Afrikaners, a quelque chose à voir là-dedans... Quoi qu’il en soit, Abdelatif Benazzi en est certain, ça ne pouvait pas se passer autrement, "c’était le jour de l’Afrique du Sud".
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Cette victoire, c’est la victoire de 42 millions de Sud-Africains, celle d’un pays rassemblé, pendant un bref instant, derrière une équipe, une cause. "J’ai appris ce jour-là que le sport dépassait le fait de gagner ou de perdre et c’était tant mieux pour ce pays", confie Benazzi.
Ses mots ont été entendus en Afrique du Sud, jusque dans les plus hautes sphères et lui ont valu une récompense bien plus significative qu’un trophée : une lettre de remerciement de Nelson Mandela en personne. "Le sport a le pouvoir de changer le monde parce qu’il a le pouvoir d’inspirer les êtres", lui a écrit le Président sud-africain. Découvrez le récit touchant d’Abdelatif Benazzi sur son Mondial 1995, dans "Les Géants du rugby", un podcast original produit par Europe 1 Studio.
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