"Il y a un stade formidable, une ambiance formidable. Et il y a eu malheureusement des faits de jeu qui ont conduit à un ou deux dérapages, c'est vrai". Telle fut la réaction de Vincent Labrune, le président de l’OM, lors de l’interruption du match entre son équipe et Lyon, dimanche soir (1-1), en raison de projectiles dangereux lancés sur la pelouse. Des propos qui ont choqué le ministre des Sports Patrick Kanner : "Je suis furieux des propos de Labrune qui a minoré ces incidents et fait porter la responsabilité à l'arbitrage". Le président de l’OM s’est expliqué sur Europe 1, tout comme sur sa guéguerre avec Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, qui l’a traité de "guignol".
"Un choc de générations avec Aulas". "Jean-Michel a pris pour habitude de perdre son sang-froid quand on le contredit et que l’on contrecarre ses plans. Il faut faire avec. C’est vrai qu’il y a aussi un choc de générations, entre une vision d’un football moderne, international et économiquement sain – que j’essaie d’incarner – et une vision plus conservatrice qui est la sienne, au sein d’un système très bien rodé qu’il contrôle parfaitement depuis longtemps", a-t-il estimé.
Et d’ajouter : "c’est un peu comme en politique : les vieux lions ont parfois du mal à accepter l’arrivée de personnes plus jeunes, mais il faut faire avec. Et cela ne nous empêchera pas, je l'espère, de travailler en bonne intelligence dans les prochaines semaines face aux échéances de réformes importantes qui sont les nôtres et celles du football français."
"Le système n’est pas infaillible". Quant aux incidents en eux-mêmes, Vincent Labrune a assuré que "le système n’est pas infaillible, on va prendre nos responsabilités. Il ne faut pas faire l’amalgame entre les milliers de supporters venus faire la fête et les autres. Il faut sortir ces fauteurs de trouble du stade. On travaille actuellement sur une réforme de notre système de sécurité", a-t-il déclaré.
Interrogé sur les responsabilités du club dans cette affaire, Vincent Labrune a assuré que, pour ce match, "on avait mis en place un dispositif spécial en matière de sécurité, avec 750 stadiers. Je me sentirai responsable si je n’avais pas tout mis en œuvre pour que cela se passe bien. Le risque zéro n’existe pas".