C'est un serpent de mer que les dirigeants de grands clubs européens ramènent régulièrement à la surface : le patron du Bayern Munich Karl-Heinz Rummenigge a évoqué mardi lors d'un colloque sur le fair-play financier à Milan la possibilité de voir à l'avenir "un championnat européen" avec "une vingtaine d'équipes des grands championnats".
Un produit pour l'export. "Il ne faut pas exclure que, dans le futur, on puisse créer un championnat européen avec les grands clubs d'Italie, d'Allemagne, d'Angleterre, d'Espagne et de France, sous l'égide de l'UEFA ou d'une organisation privée", a déclaré Rummenigge selon plusieurs sources italiennes. "Il s'agirait d'une compétition avec une vingtaine d'équipes et peut-être que l'on pourrait jouer quelques matches en Amérique et en Asie", a ajouté le dirigeant allemand, également président de l'association européenne des clubs.
L'hypothèse avancée par Rummenigge rappelle les projets récurrents de "Superligue", tournoi concurrent des compétitions de l'UEFA, portés par certains clubs européens, notamment au début des années 2000 à l'époque du G14, qui regroupait plusieurs grands clubs. Elle apparaît également comme un message envoyé à l'UEFA, dont le président Michel Platini est actuellement suspendu sur décision de la Fifa.
Objectif droits TV multipliés. Rummenigge a reçu le soutien d'Andrea Agnelli, président de la Juventus Turin et lui aussi membre de l'ECA, qui a jugé insuffisantes les retombées financières de la Ligue des Champions. "La Ligue des Champions vaut 1,5 milliard d'euros de droits TV contre presque sept milliards pour la NFL (le championnat de football américain, ndlr). Or, les études de marché montrent que sur les deux milliards de fans de sport dans le monde, 1,6 milliard sont des fans de football et seulement 150 millions des fans de football américain", a déclaré Agnelli.