C'est un hymne qui a fait frissonner plus d'un joueur et plus d'un fan de football. Quand ses notes résonnent dans le stade, une atmosphère particulière s'installe, annonçant le début du spectacle. "Je dois dire que ça me rend très fier", lâche dans un sourire son compositeur, Tony Britten. "Il me semble que cet hymne fait partie intégrante de la Ligue des Champions, c'est un élément essentiel."
>> A LIRE AUSSI - Bayern, City, Porto... Quel tirage pour le PSG en quarts de la Ligue des champions ?
Inspiré d'un hymne de couronnement
En 1992, l'UEFA, Union des associations européennes de football, cherche une musique d'ouverture pour sa compétition phare, réunissant les meilleures équipes européennes. "L'UEFA voulait quelque chose de différent, un air classique", raconte le britannique. Comme modèle, il se voit suggérer l'œuvre de Haendel "Zadok le prêtre", un hymne cérémoniel, utilisé lors des couronnements en Angleterre. "C'était très utile de trouver un déclencheur", poursuit Tony Britten. "Je m'en suis inspiré. Il y a cet enchaînement qui monte progressivement que j'utilise, mais le reste est de moi."
Également chargé d'écrire les paroles, le Britannique choisit de dresser une liste de superlatifs - "les meilleurs, les maîtres, les champions" - qu'il fait traduire en français et en allemand. Mises bout à bout, ces traductions donnent une dimension épique à la musique tout en utilisant les trois langues officielles de l'UEFA. "Mes amis Français et Allemands me disent que finalement ça n'a pas beaucoup de sens à l'écoute", s'amuse-t-il. "Mais ils me disent que les émotions sont bien là, et c'est ça qui compte !'
La chair de poule
Habitué à composer des musiques de publicités ou des jingles pour la télévision, le Britannique n'est absolument pas préparé au succès rencontré par son œuvre. Près de trente ans après avoir composé cet hymne, il s'étonne encore de voir certains joueurs l'entonner avant le début de leur match. "Messi et Ronaldo chantent en même temps que l'hymne est diffusé ! J'ai été sur le terrain quelques fois pour diriger l'orchestre, les jours de finales. On voit que c'est quelque chose d'important, surtout pour les joueurs."
Certains auront pourtant du mal à l'avouer. Tony Britten raconte que la star allemande, Stefan Effenberg, a tenté tant bien que mal de lui cacher son émotion. L'ancien joueur du Bayern Munich avouera malgré tout avoir eu la chair de poule à l'écoute de l'hymne. "Pour lui ça voulait dire 'je suis vraiment là, on ne peut plus partir'. Une minute plus tard il jouait le match le plus important de la saison."