Le Kenyan de 32 ans Eliud Kipchoge a remporté dimanche le marathon de Berlin en 2h03:34, devant l'inattendu Ethiophien Guye Adola, un spécialiste du semi-marathon qui s'alignait pour la première fois sur cette distance. Les deux autres grands favoris Kenenisa Bekele et Wilson Kipsang ont abandonné avant le 30e km, privant l'épreuve berlinoise du match au sommet que les organisateurs avaient espéré. Le record du monde, que les spécialistes avaient anticipé, devra encore attendre.
Des conditions "pas faciles". "Les conditions n'étaient pas faciles, à cause de la pluie. Heureusement, il n'y avait pas trop de vent. Je suis content d'avoir battu Adola. Je ne m'attendais pas à avoir à me battre contre quelqu'un d'autre que Bekele ou Kipsang", a avoué le vainqueur après l'arrivée.
Des "lièvres" trop rapides. Car, dans l'atmosphère humide et sur l'asphalte détrempé par la pluie de la nuit, le combat des trois meilleurs marathoniens du moment a tourné court. Sûr de sa force, Kipchoge avait clairement décidé de ne pas s'occuper de ses deux adversaires. Ses "lièvres" sont partis sur des bases plus rapides que le record du monde, obligeant Kipsang et Bekele à prendre sa foulée. Le groupe de tête, dans lequel s'accrochaient le Kenyan Vincent Kipruto et l'Ethiopien Adola, est passé à la mi-course en 1h01:29. Soit une quinzaine de secondes plus vite que le temps de Dennis Kimetto lorsqu'il avait établi son record du monde sur le même parcours en 2013 (1h01:45). Contre toute attente, le premier des cinq à "sauter" a été Kenenisa Bekele, le vainqueur de l'an dernier, décroché dès le 24e km. Kipruto a lâché prise quelques minutes plus tard. Puis, deuxième énorme surprise, Kipsang s'est arrêté et a abandonné au passage de la barrière des 30 km. Kipchoge se retrouvait alors seul avec Guye Adola, un athlète à peu près totalement inconnu du grand public. L'Ethiopien tentait une attaque au 36e kilomètre. Mais Kipchoge est revenu mètre après mètre dans le final pour franchir la ligne le premier.
Un record non homologué en mai. En mai, lors d'un événement organisé par Nike sur le circuit automobile de Monza, en Italie, Kipchoge avait couru les 42,195 km en 2h00:24 sec, évidemment la meilleure performance jamais réalisée par un être humain. Le temps n'a pas été homologué car Kipchoge a bénéficié de conditions qui n'existent pas en compétition mais le Kenyan en avait tiré la conviction qu'il pouvait battre le record du monde dès cette année à Berlin.