Le Brésilien s'est blessé à la cheville droite, dimanche, contre l'OM. Sa participation au match face au Real Madrid, mardi 6 mars, est remise en cause.
Même le bruyant virage des ultras du PSG s'est tu. Dimanche soir, à un peu plus de dix minutes de la fin du Classique face à l'OM (3-0), Neymar s'est écroulé sur la pelouse, portant immédiatement sa main au visage. Au duel avec le Marseillais Bouna Sarr, le Brésilien a manqué l'un de ses appuis et s'est tordu la cheville droite. Le verdict est tombé lundi soir : "entorse" et "fissure du cinquième métatarsien". Le forfait du "Ney" pour les deux matches à venir du PSG, mercredi en Coupe de France, toujours face à Marseille, et samedi à Troyes en Ligue 1, ne fait aucun doute.
Mais ce n'est évidemment pas là le plus grave. La semaine prochaine, le club de la capitale doit en effet disputer le match le plus important de sa saison jusque-là, le huitième de finale retour de Ligue des champions, face au Real Madrid, qui l'avait battu 3-1 à l'aller. Selon le docteur Gérald Kierzek, consultant pour Europe 1, le Brésilien ne pourra pas logiquement pas être sur la pelouse du Parc des Princes, le mardi 6 mars prochain. Et le PSG devra sans doute se faire à l'idée de jouer sans lui.
Neymar, ce qu'il s'est passé sur le terrain :
1,35 but de moins par match. Faire sans Neymar, c'est bien entendu être privé de l'un des trois meilleurs joueurs du monde, capable de déstabiliser n'importe quelle défense et de faire basculer un match sur un coup d'éclat. Il l'a montré dès ses débuts en France, à Guingamp, avec un but et une passe décisive.
Car Neymar au PSG, ce n'est pas seulement une folle impression visuelle, ce sont aussi des statistiques significatives. En Ligue 1, le capitaine de la sélection brésilienne en est déjà à 19 buts et 13 passes décisives, le tout en 20 matches.
Lors de ces 20 rencontres de Ligue 1, le PSG a marqué 69 fois et Neymar a donc été impliqué sur près de la moitié de ses buts (32). Avec lui, le PSG tourne à 3,45 buts par match en Ligue 1, avec un bilan de 18 victoires, un nul et une défaite. Sans lui, le bilan du PSG est moins bon (5 victoires, un nul et une défaite), avec un revers enregistré à Lyon, lors du seul choc domestique disputé sans la star. Mais surtout, sans Neymar, le club de la capitale marque moins. Il a inscrit quinze buts en sept matches, soit une moyenne de 2,1 buts seulement. En moyenne, sans Neymar, le PSG marque donc 1,35 but de moins par match…
Di Maria, plus qu'un remplaçant. Mais Neymar a également manqué plusieurs matches de Coupe et son absence ne s'est pas forcément fait sentir. Ce fut le cas à Strasbourg, en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue (4-2), mais aussi en Coupe de France, en seizièmes contre Guingamp (4-2) puis à Sochaux, au tour suivant, en huitièmes de finale (4-1).
Lors de ces trois matches, un homme s'est particulièrement mis en évidence : Angel Di Maria, auteur de quatre buts et de deux passes décisives. En l'absence de Neymar, c'est lui qui serait à coup sûr aligné (s'il est apte, bien sûr) face au Real, club avec lequel il a gagné la Ligue des champions en 2014. Certes, Di Maria n'a pas les mêmes qualités de Neymar balle au pied mais il a offert ces dernières semaines des garanties de sérieux et d'implication (10 buts et 6 passes décisives en 2018) qui seront nécessaires face au Real, dans un peu plus d'une semaine. Quoi qu'il arrive, le quart de finale de Coupe de France face à l'OM de mercredi devrait être l'occasion pour Unai Emery de rôder un trio offensif Mbappé-Cavani-Di Maria.
Interrogé sur la possible absence de Neymar lors du match retour face à son équipe, l'entraîneur du Real Zinédine Zidane a minimisé son impact, lundi. "Cela n'influera en rien sur ce qui va se passer pour le match de la semaine prochaine, c'est sûr et certain. S'il n'est pas là, ce sera de toute façon un autre grand joueur qui jouera. Ce ne sera pas le même, mais ce sera quelqu'un de motivé et de prêt pour ce genre de matches", a souligné le technicien madrilène, qui a néanmoins ajouté qu'il espérait que Neymar soit là pour ce match retour. Les supporters et les cadres du PSG l'espèrent aussi, ne serait-ce que pour l'image, mais le plus important pour tous reste la qualification. Neymar était là lors du match aller au stade Santiago-Bernabeu, à Madrid, et sa performance n'avait pas été exceptionnelle, loin de là. Sa propension à en faire trop, tout seul, en oubliant régulièrement Cavani, avait agacé.
Le souvenir du match aller face au Barça. Mais, surtout, le Brésilien n'était pas là (et Mbappé non plus), l'an dernier, quand le PSG avait certainement réalisé le match européen le plus abouti de son histoire, face au Barça, avec une victoire 4-0 à la clé, lors d'un huitième de finale aller qui n'annonçait en rien la catastrophe du retour (1-6). L'attaque alignée à l'époque était composée d'Edinson Cavani, bien sûr, de Di Maria, qui avait été exceptionnel, mais aussi de Julian Draxler, peu utilisé ces derniers temps mais qui reste aussi une solution de repli de premier choix. Conclusion : avec Neymar, c'est très bien, mais sans Neymar, ça peut l'être aussi.