C'est un rachat qui fait couler beaucoup d'encre. Le club de football de troisième division, le Red Star est passé entre les mains d'un fonds d'investissements américain installé à Miami, à des milliers de kilomètres de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Ce club historique a été fondé en 1897. Plusieurs personnalités du sport, de la culture ou de la politique ont signé ce vendredi une tribune dans le journal Le Monde, et notamment Jean-Luc Mélenchon, pour appeler à se mobiliser contre cette vente. À Saint-Ouen, les supporteurs ne sont pas emballés par l'arrivée du fond américain.
"Ils sont là pour faire de l'argent sur le dos du club"
Les fans les plus irréductibles du Red Star auraient préféré un repreneur français. Pour Yassine, fils du patron du bar "Olympic", QG du Red Star, le rachat de club communiste est une révolution culturelle qui passe mal : "C'est super contradictoire. C'est pour ça que nous, on n'est pas super chauds pour leur venue. Un fonds d'investissements, ils n'y connaissent rien du tout au football. Ils sont là pour faire de l'argent sur le dos du club. Ce n'est pas ça le Red Star", dit-il au micro d'Europe 1.
"Qui aurait la malveillance de détruire 125 ans d'héritage ?"
Du côté du club, on se défend d'avoir vendu son âme au diable. Avec cette cession estimée à plus de 15 millions d'euros, l'objectif est d'avoir des moyens pour développer le Red Star tout en conservant son identité. "Qui aurait la malveillance de détruire 125 ans d'héritage ? Un héritage qui est social et éducatif d'un club comme le Red Star ? Certainement pas le nouveau propriétaire qui a perçu la singularité de ce club", affirme Patrice Haddad, président du club, au micro d'Europe 1.
Mais ce soir, dans les tribunes, le collectif Red Star Bauer devrait afficher son mécontentement. Les supporteurs viennent de lancer une pétition pour demander de faire bloquer la vente. Ils en appellent même au pouvoir législatif afin que cette cession à ce fonds américain dénommé Triple Seven Partnership soit annulé.