La 50e édition du Super Bowl entre les Carolina Panthers et les Denver Broncos avait été présentée comme un duel de générations entre Cam Newton (26 ans) d'un côté, et Peyton Manning (39 ans) de l'autre. Aucun des deux n'a en fait pesé sur le sort d'une rencontre dominée par les défenses. Et, à ce petit jeu, ce sont les Broncos qui l'ont logiquement emporté (24-10), dimanche, au Levi's stadium de Santa Clara, eux qui avaient dominé la saison dans ce domaine.
Ce succès, acquis sans le moindre touchdown à la passe, permet néanmoins à Manning (13/23 à la passe, 141 yards, une interception) de remporter son deuxième Super Bowl après celui conquis en 2007 avec les Indianapolis Colts. "Le Shérif", comme on le surnomme, a désormais le loisir de raccrocher avec deux bagues de champion aux doigts, comme son frère Eli, vainqueur lui aussi deux fois du titre suprême avec les New York Giants.
Gloubi-boulga offensif. Les premières minutes de ce Super Bowl ont donné le ton. Dès la deuxième série offensive des Panthers, leur quarterback a été mis sous pression. Von Miller a arraché le ballon des mains de Cam Newton. Malik Jackson n'a alors eu qu'à se baisser sur le cuir dans l'en-but pour donner 10 points d'avance aux Broncos après moins de dix minutes de jeu (10-0, 9e). Dans le deuxième quart, Newton a réglé la mire et les Panthers ont enfin trouvé le chemin de l'en-but sur un saut spectaculaire du running back Jonathan Stewart (7-10, 19e). Mais le gloubi-boulga offensif n'a pas tardé à reprendre, à l'avantage des Broncos, qui ont réussi un nouveau "field goal" (coup de pied rapportant trois points) par Brandon McManus (7-13, 23e), mis en bonne position à la suite d'une improbable erreur de la défense des Panthers, apathique sur une relance de Jordan Norwood.
Von Miller élu meilleur joueur. Et alors que les Panthers disposaient encore (miraculeusement) d'une balle pour passer devant à quatre minutes du terme (10-16, 56e), malgré une attaque au ralenti et même un "field goal" raté (35e), Von Miller a bouclé la boucle en forçant Newton à un nouveau "fumble" (perte de balle). Celui-ci mit les Broncos sur la voie de leur seul touchdown offensif, une course de deux yards de CJ Anderson, à trois minutes de la fin (10-24, 37e). Miller, logiquement élu meilleur joueur de la partie, prenant définitivement le pas sur Newton, qui l'avait devancé lors de la draft 2011 où ils avaient été les choix n°1 (Newton) et 2 (Miller) : voilà qui restera comme le fait saillant de ce Super Bowl L (50), qui ne restera pas dans l'histoire pour la beauté de son scénario ou le jeu développé.
La der de Manning ? Il restera d'abord et surtout comme le deuxième succès de Peyton Manning dans le "Big Game", ce qui lui permet d'équilibrer son bilan à ce niveau (2 victoires avec deux équipes différentes et 2 défaites, avec deux équipes différentes aussi, dont le dernier, il y a deux ans, avec les Broncos face aux Seattle Seahawks). Est-ce que ce Super Bowl restera son dernier match ? Pas sûr encore. Interrogé au moment de soulever le trophée, l'aîné de la fratrie Manning, qui fêtera ses 40 ans le 16 mars prochain, a réservé sa réponse de champion...