En sept décennies de séparation quasi totale après la guerre de Corée (1950-53), la langue jadis commune a évolué différemment.
L'équipe féminine unifiée de hockey sur glace des deux Corées se heurte à des obstacles inattendus pendant les entraînements, un lexique sportif qui varie grandement de part et d'autre de la frontière.
Un développement distinct du langage. En sept décennies de séparation quasi totale après la guerre de Corée (1950-53), d'absence de contacts entre citoyens ordinaires du Nord et du Sud, la langue jadis commune a évolué différemment. Les deux Corées partagent toujours le même système d'écriture, le Hangul, alphabet développé au 15ème siècle pour remplacer les caractères chinois. Mais le développement séparé des deux Corées s'est traduit par un développement distinct du langage. Dans le Sud capitaliste, les hockeyeurs ont adapté les sons de l'anglais pour les termes sportifs.
Une liste de mots distribuée aux joueuses. Le patinage, "skating" en anglais, est devenu "seu-ke-ee-ting" et le "t-push", technique défensive d'un gardien, s'est mué en "tee-pu-sh". Le Nord a inventé ses propres mots, le patinage étant qualifié de "apuro jee chee gee", tandis qu'un "t-push" est un "moonjeegee eedong", soit, littéralement, le "geste d'un gardien". Pour surmonter d'éventuels problèmes de communication, les autorités sportives sud-coréennes ont dressé une liste de tout ce vocabulaire et l'ont distribuée aux joueuses avant leur premier entraînement dimanche.
La liste comprend aussi la prononciation anglaise de termes nord-coréens, apparemment à l'intention de Sarah Murry, l'entraîneuse canadienne des Sud-Coréennes. Il s'agit d'"aider les joueuses à comprendre", a déclaré au quotidien Chosun un responsable de l'Association coréenne de hockey sur glace (KIHA). "Mais les gens sont toujours en phase d'apprentissage, alors on entend un patchwork de mots des deux côtés durant l'entraînement." Cette équipe unifiée est le fruit des efforts de Séoul pour se servir des Jeux olympiques de Pyeongchang, au Sud, pour apaiser les tensions sur la péninsule.