Il n'était pas sur la pelouse lors de la triste défaite contre Bordeaux (3-1). Pour la première victoire de l'année à Gerland contre Bastia (2-0), il jouait, mais était presque tout aussi absent. Depuis la fin de la saison dernière où il a étincelé (meilleur buteur et meilleur joueur du championnat), il traîne autour d'Alexandre Lacazette un parfum de malaise à peine voilé. Malaise confirmé par le joueur lui-même lundi dans L'Equipe, au cours d'un long entretien qui vient briser le silence dont l'attaquant formé au club s'était entouré depuis quelques semaines.
"Pourquoi moi ?". Comme un besoin de se libérer après de longues semaines de mutisme, Alexandre Lacazette a donc confié sans ambages combien l’attitude de son président Jean-Michel Aulas l'avait blessé. Alors qu'il renégociait son contrat cet été, l’attaquant lyonnais espérait obtenir une plus forte revalorisation de son salaire, désormais fixé à 4,2 millions d'euros annuels. A ce moment, pour mettre la pression sur son joueur, le président avait dévoilé les exigences de Lacazette, qui en garde un souvenir douloureux : "Il n'a jamais dévoilé les chiffres pour un autre. Donc on se dit : 'pourquoi moi ?' Pourquoi alors que je suis du cru et que j'ai toujours tout donné pour l'OL ?"
"J'aurais préféré qu'il me défende." De la même façon, Lacazette s'épanche sur ses relations avec son entraîneur, Hubert Fournier, à qui il reproche un manque de soutien depuis le début de saison. "J'aurais préféré qu'il me défende, qu'il montre qu'il était derrière moi plutôt que de m'enfoncer encore plus et de donner raison aux supporters qui me critiquaient". Une belle performance individuelle et une victoire mardi contre Valence pourraient peut-être sortir l'attaquant de cette mauvaise passe psychologique.