Stade Vélodrome, 62e minute : alors que 65.000 personnes donnent de la voix pour encourager l'OM, Kylian Mbappé, visage fermé, fait son entrée sur la pelouse. Trois minutes plus tard, comme un coup de tonnerre, le silence frappe l'enceinte phocéenne. Le PSG vient d'ouvrir le score grâce à sa jeune pépite. Sentence inéluctable, Marseille craque une deuxième fois en toute fin de match, sans avoir à en rougir (2-0). Les Parisiens, eux, remportent une onzième victoire en onze rencontres de Ligue 1 cette saison. Le record européen, jusque-là détenu par Tottenham depuis le début de la saison 1960-61, est égalé. La concurrence, elle, est écrasée.
L'OM avec Thauvin et des idées, mais sans attaquant. Pendant une heure, le PSG a pourtant terriblement souffert face à l'OM, qui s'était présenté dans ce Classique avec Florian Thauvin, en délicatesse avec son talon droit, mais sans véritable attaquant. Un manque qui s'est longtemps ressenti. Car si Marseille a eu le contrôle du jeu, les hommes de Rudi Garcia n'ont jamais réussi à faire trembler les filets. Luiz Gustavo d'une frappe tendue des vingt mètres (28e), Lucas Ocampos d'une tête sur corner (34e), Dimitri Payet sur coup franc (57e)… Les offensives ont été trop rares pour véritablement inquiéter Alphonse Areola.
Sans Mbappé, le PSG insipide dans le premier acte. Et Paris, alors ? Déjà privé de Thiago Silva (blessé), Presnel Kimpembe (suspendu) et d'Edinson Cavani, forfait, Thomas Tuchel avait décidé de se passer des services de Kylian Mbappé et Adrien Rabiot. La raison de leur présence sur le banc ? Un retard - visiblement pas le premier, à en croire les déclarations du coach allemand - à la causerie d'avant-match. Sans eux, les Parisiens se sont montrés bien peu inspirés, à l'image de leur prestation décevante contre Naples (2-2), cette semaine en Ligue des champions. Leur première frappe cadrée, juste avant la pause, a néanmoins failli faire mouche, mais Angel Di Maria a vu sa tentative repoussée in extremis sur sa ligne par Kevin Strootman (45+1e).
La comète a tout changé. Emmenés par un Neymar peu inspiré, si ce n'est sur un festival offensif au milieu de trois joueurs, conclu par une frappe légèrement trop croisée (56e), les champions de France ont haussé le ton en seconde période. Di Maria est d'abord tombé sur un Mandanda vigilant (46e)… Avant, donc, le tournant du match. À peine trois minutes après son entrée en jeu, Kylian Mbappé, bien servi en profondeur par Di Maria, a fait parler son talent et sa vitesse pour déposer le jeune Boubacar Kamara, et tromper Mandanda d'un tir croisé imparable (65e).
Marseille n'a jamais abdiqué. Contrairement à ce qu'ils avaient montré jeudi en Ligue Europa, les Olympiens se sont cette fois montrés solidaires et ne se sont pas arrêté de jouer, pour tenter d'égaliser en fin de match. Le tir flottant d'Amavi (78e) a heurté le poteau, puis Mitroglou, au deuxième ballon après un coup franc, a bien cru égaliser de près, (86e). Mais les Parisiens s'étaient stoppés, puisque l'arbitre avait signalé - à tort - une faute de Strootman sur Marquinhos.
Draxler plante la dernière banderille. Et dans un dernier élan, les locaux de concéder un deuxième but sur un contre conclu par Draxler (90+5). Frustrant pour l'OM, mais terriblement inexorable. Cela fait désormais 18 matches que les Marseillais, toujours cinquièmes de Ligue 1 à trois points du podium, n'ont plus battu Paris. Cela n'a pas été faute d'essayer.