Sans vouloir faire offense aux autres clubs de Ligue 1, il y a fort à parier que le PSG sera une nouvelle fois sacré champion de France en mai 2020. Et peut-être même avant… Derrière, en revanche, le suspense est total : qui de Lille, Lyon, Marseille ou Monaco parviendra à s'installer sur le podium ? Europe 1 fait le tour des principaux prétendants avant la reprise du championnat, vendredi soir.
Pour l'OL, la sauce (brésilienne) doit prendre
Cet été, le président Jean-Michel Aulas a donné les clefs du camion lyonnais à Juninho, idole du club dans les années 2000. Le nouveau directeur sportif de l’OL, dont c’est la première expérience en tant que dirigeant, a apposé sa patte d'entrée en nommant sur le banc son compatriote brésilien Sylvinho, lui aussi novice au poste d'entraîneur principal. L'ancien joueur d'Arsenal et du Barça connaît ses objectifs : être en Ligue des champions à la fin de la saison.
L'équipe, elle, a été largement remodelée. Ferland Mendy (Real Madrid), Tanguy Ndombélé (Tottenham) et Nabil Fekir (Betis Séville), piliers des Gones l'an passé, ont quitté le Rhône. Thiago Mendes (Lille), Youssouf Koné (Lille), Jean Lucas (Flamengo), Joachim Andersen (Sampdoria) et Ciprian Tatarusanu (Nantes) sont arrivés. La mayonnaise a pour le moment un peu de mal à prendre… Bilan de la préparation : quatre défaites pour une seule victoire, contre le cours du jeu, face à Arsenal (2-1).
Plus que les résultats, c'est surtout le niveau de jeu et la mentalité affichés par les Lyonnais qui inquiètent, notamment lors des deux dernières rencontres face à Liverpool (1-3) et Bournemouth (0-3). "C'est la désillusion sur ces deux matches. Cela nous montre qu'il manque une âme, une force collective. On doit montrer à l'adversaire que nous avons aussi du caractère", a même tonné Juninho en conférence de presse. La machine sera peut-être un peu longue à se mettre en route, mais nul doute qu'il faudra compter sur les Lyonnais à la fin de la saison. Sur les 21 dernières campagnes, ils n'ont d'ailleurs raté le podium qu'à trois reprises.
Monaco, un blason à redorer
Sur le Rocher, on garde un très mauvais souvenir de l'exercice 2018-2019. Changement d’entraîneur, infirmerie pleine à craquer, limogeage de Thierry Henry puis retour de Leonardo Jardim… Et à la fin, une bien pâle 17ème place en Ligue 1. Mais l'ASM entend bien laisser le passé derrière elle.
Cette saison, le club de la Principauté a largement dégraissé son effectif, en passant de 74 joueurs à 55. Côté arrivées, l'été est pour l'instant bien plus calme que le précédent, où les dirigeants n'avaient pas hésité à dépenser 128 millions d'euros. Outre la signature de Gelson Martins, déjà prêté par l'Atlético de Madrid l'hiver dernier, le gardien Benjamin Lecomte et le latéral droit Ruben Aguilar, tous deux Montpelliérains, sont venus renforcer l'effectif en défense. Cette défense qui a si souvent fait défaut à l’ASM la saison passsée… Quant à l'attaque, un dernier gros coup avant la fin du mercato n'est pas à exclure.
Sûr de ses forces, le vice-président Oleg Petrov, nouvel homme fort du club après le départ de Vadim Vasilyev en février, ne cache pas son ambition de retrouver l'Europe. Leonardo Jardim, lui, connaît la recette. Le match d'ouverture du championnat, vendredi soir face à l'OL, s'avèrera déjà particulièrement instructif.
L'OM, dos au mur et sur la pointe des pieds
Les Marseillais veulent eux aussi oublier une saison sans relief, et cette 5ème place qui les a privés d'une qualification en Coupe d'Europe. Pour mettre fin à la déprime, les dirigeants phocéens ont misé sur André Villas-Boas. Le Portugais de 41 ans, présenté comme un jeune surdoué à Porto, Chelsea ou encore Tottenham, n'a plus occupé un banc de touche depuis un an et demi. Sa mission s'annonce difficile sur la Canebière, où la pression est forte mais le budget réduit, fair-play financier oblige.
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L'OM n'a pour l'heure attiré que le défenseur central espagnol Alvaro Gonzalez, prêté par Villarreal, et l'attaquant argentin Dario Benedetto, tout juste arrivé de Boca Juniors. "AVB", en revanche, ne pourra plus compter sur Clinton Njie, Lucas Ocampos et Mario Balotelli, partis cet été. D'autres gros salaires sont restés - pour le moment -, à l'image de Florian Thauvin, Luiz Gustavo, Kevin Strootman ou Dimitri Payet, très à son aise pendant la préparation. À leurs côtés, plusieurs jeunes du centre de formation ont été intégrés au groupe.
Bien qu'un peu court, l'effectif a tout de même de l'allure pour la Ligue 1. Le propriétaire du club, l'Américain Frank McCourt, refuse toutefois de parler de podium. Le coach, lui "espère" l'accrocher "dès cette saison". Mais l'objectif sera surtout de renouer avec les supporters, qui comme souvent, ne feront pas de cadeaux à leurs ouailles. Ils devraient néanmoins être nombreux, samedi (17h30), à garnir les rangs du Vélodrome, pour le premier match de la saison contre Reims.
Pour le LOSC, la C1 risque d'être un poids
Après une saison exceptionnelle ponctuée d'une deuxième place au classement, le club nordiste s'apprête à retrouver la Ligue des champions, pour la première fois depuis l'édition 2012-2013. Une récompense méritée, mais qui pourrait vite se transformer en cadeau empoisonné.
D'abord, c'est bien connu, la C1 est un puits d'énergie. Et surtout, les Dogues ont déjà dû se séparer de plusieurs cadres cet été. Leur maître à jouer au milieu de terrain, Thiago Mendes, a filé à Lyon avec le latéral gauche Youssouf Koné dans ses valises. L'attaquant Rafael Leão a lui rejoint l’AC Milan pour 35 millions d'euros quand le meilleur joueur lillois, Nicolas Pépé, a été transféré à Arsenal contre 80 millions d’euros, un record pour un joueur de Ligue 1.
Si les caisses du club ont été bien remplies, quid des ambitions sportives ? Les arrivées des milieux Domagoj Bradaric, Benjamin André, Manuel Cafumana "Show", et des attaquants Timothy Weah, Victor Osimhen et Yusuf Yazici - recrutement le plus cher de l'histoire du club (16,5 millions) - sont certes prometteuses mais n'offrent encore aucune garantie à l'équipe.
Déjà battu par le Celta Vigo (0-1) fin juillet, Lille a d'ailleurs fait preuve de fébrilité défensive face à l'AS Rome (2-3), samedi dernier, au stade Pierre-Mauroy. Christophe Galtier a encore du travail avant de recevoir Nantes, dimanche. Et cela devrait se corser un peu plus à l'automne.