Une semaine après avoir acté le divorce avec Rudi Garcia, Marseille a jeté son dévolu sur l'entraîneur portugais André Villas-Boas. Sans club depuis un an et demi, l'ex-assistant de José Mourinho doit ranimer un géant endormi, sevré de Coupe d'Europe la saison prochaine.
Premier Portugais sur le banc de l'OM
Le technicien de 41 ans, au chômage technique depuis son départ du Shanghai Dongya en novembre 2017, s'est officiellement engagé mardi pour deux ans à la tête de l'OM, selon un communiqué du club. L'ancien assistant de José Mourinho, à Chelsea (2004-2008) puis à l'Inter Milan (2008-2009), devient le premier entraîneur portugais de l'histoire de l'OM.
La direction olympienne n'a pas traîné pour trouver un successeur à Garcia qui, mercredi, avait annoncé son départ à l'issue d'une saison cataclysmique sur tous les tableaux : cinquième place en championnat, élimination au premier tour des coupes nationales et dernière place de groupe en Ligue Europa, un an après avoir atteint la finale. C'est justement la C3 qui a fait gonfler la cote du Portugais quand, en 2011, celui-ci est devenu le plus jeune entraîneur à gagner une Coupe d'Europe, avec Porto à seulement 33 ans.
"Special Two"
Il débarque ensuite à Chelsea comme entraîneur numéro un avec l'étiquette de "Special Two", allusion à son mentor Mourinho, surnommé "Special One". Mais l'aventure chez les "Blues" tourne court, notamment parce que le jeune technicien préfère un Fernando Torres hors de forme à la légende Didier Drogba.
Il est remercié entre les deux matches du huitième de finale de Ligue des champions et remplacé par Roberto Di Matteo... qui gagnera la C1 quelques mois plus tard grâce à Drogba.
La suite est moins brillante, avec un passage sans trop d'éclat à Tottenham (2012-2013), avant un rebond au Zénit Saint-Pétersbourg (2014-2016) où il décroche le titre de champion de Russie en 2015. Il poursuit par une expérience en Chine, au Shanghai Dongya, qu'il quitte en novembre 2017 sur une place de vice-champion.
Le choix de Zubizarreta
Villas-Boas est "un entraîneur à la fois jeune et déjà très expérimenté", s'est félicité dans un communiqué Jacques-Henri Eyraud, le président marseillais, vantant les mérites d'un homme qui "possède une parfaite connaissance des exigences du très haut-niveau". Il aura la lourde tâche d'animer l'acte II de l'OM "Champions project" cher au propriétaire Franck McCourt, désabusé par la lente descente aux enfers des derniers mois.
"La philosophie et l'approche du jeu d'André Villas-Boas s'alignent sur ce que nous souhaitons pour l'OM et contribueront à revitaliser notre projet après une campagne décevante", a commenté ce dernier. "Nos attentes sont toujours aussi grandes et nous apportons les changements nécessaires pour atteindre nos objectifs", affirme le boss américain.
Villas-Boas était le choix du directeur sportif Andoni Zubizarreta qui impose se première grande décision depuis le départ de Garcia, dont l'influence a été forte sur le recrutement. De son côté, le président Eyraud penchait plus pour la solution Laurent Blanc, qui connaît la Ligue 1 et pouvait venir avec Franck Passi comme adjoint, un homme habitué aux rouages du club.
Il avait publiquement exprimé son intérêt
Les représentants de Villas-Boas avaient été aperçus à l'aéroport de Marignane la semaine dernière et l'entraîneur lui-même avait publiquement exprimé son intérêt pour le poste. "J'ai déjà été en contact avec Marseille en 2013, avant que je finisse par aller au Zénit Saint-Pétersbourg. C'est l'un des plus grands clubs d'Europe, avec beaucoup de prestige, car c'est un club champion d'Europe également. C'est évidemment quelque chose qui pourrait m'intéresser", avait lâché le Portugais. "Ce club est entre de bonnes mains avec Andoni Zubizarreta (le directeur sportif) que je connais très bien, bien sûr. S'ils me sollicitent, on se rencontrera et il pourrait y avoir une possibilité", avait-il conclu.
Les négociations se sont accélérées le week-end dernier à Monaco : Eyraud et Zubizarreta s'y trouvaient pour la Convention des clubs professionnels, tandis que l'entraîneur portugais, passionné de sports mécaniques, a assisté au Grand Prix de Formule 1 en Principauté. Le mariage princier a été officialisé mardi. Les supporters de l'OM, en colère après la saison manquée, espèrent plus qu'une belle noce.