L'OM toujours dans la course à l'Europe. En bon fossoyeur, Monaco a longtemps cru enterrer les derniers espoirs de Ligue des Champions marseillais au Vélodrome dimanche soir. Sans se presser, sans paniquer, les hommes de Leonardo Jardim ont récité leur partition. 90 minutes d'une marche funèbre lancinante, à l'issue qu'on croyait implacable : une nouvelle défaite marseillaise, celle qui distancerait irrémédiablement l'OM dans la course au podium, déjà bien compromis pour les phocéens. C'était sans compter les buts tardifs d'André Ayew (79e) et d'Alessandrini (85e). Mais le bilan comptable n'effacera pas la réalité du terrain. Celle d'un Olympique de Marseille désorganisé, incapable de se réinventer.
La partition cacophonique de l'OM. Car l'OM s'est une nouvelle fois montré à mille lieux des performances enthousiasmantes de la première partie de saison qui avaient valu aux Marseillais les louanges de leurs pairs et le titre de champion d'automne. Sur le fond, la partition est restée la même, portée par Bielsa, compositeur fidèle à ses convictions : ambitions offensives, ossature inchangée. Mais le problème, c'est que depuis plusieurs semaines, l'orchestre, lui n'est plus au diapason.
La première fausse note des métronomes de la défense Morel et Nkoulou survient 50 secondes à peine après le coup d'envoi. Mal placés, les centraux marseillais laissent tout loisir à Joao Moutinho d'ajuster Mandanda d'une frappe sèche à ras de terre (1ere). La cacophonie collective de l'OM force ses joueurs à se lancer dans des numéros de solistes. Dans ce registre, Giannelli Imbula s'efforce d'assurer la liaison entre ses attaquants immobiles et ses défenseurs à la possession stérile. Ayew et Payet parviennent à briller par à coups. Mais ces habituelles stars ne sont que des intermittents du spectacle ce soir.
La symphonie monégasque exécutée (presque) à la perfection. Côté monégasque, la symphonie est moins ambitieuse mais mieux exécutée. Elle se joue sur un air langoureux de fado portugais, composé par Leonardo Jardim, l'entraîneur de l'ASM, et exécutée par la colonne vertébrale lusitanienne du club du Rocher. Carvalho, au métier, éteint les rares velléités marseillaises. Moutinho se glisse entre les lignes de la défense olympienne et Bernardo Silva, lui, n'est pas loin de doubler la mise juste avant la mi-temps. Mais son tir heurte le poteau (46e). En deuxième mi-temps, et c'est là le plus inquiétant, tactiquement et mentalement, les Marseillais n'ont jamais su se réinventer.
Le hold-up marseillais. C'est encore sur un numéro de soliste d'un Florian Thauvin fraîchement rentré que l'OM affole l'arrière-garde monégasque. Quelques minutes plus tard, Alessandrini parvient à déposer le ballon sur la tête d'Ayew qui conclut (79e). Ce même Alessandrini donne la victoire à Marseille 5 minutes plus tard sur un service parfait de Payet (85e). Le hold-up est complet pour l'OM, qui empoche trois points cruciaux dans le sprint final et remonte à la 4e place du classement, à deux points seulement de son adversaire du soir. 75 minutes durant, on pensait que Marseille allait mourir pour ses idées, celles de l'attaque à tout prix et du pressing haut. Si contre les autres "gros" du championnat, elle n'avait pas payé (défaites contre Paris, Monaco et Lyon notamment), l'idée s'est finalement avérée excellente, puisqu'elle maintient le club en vie dans la course à la Ligue des Champions.
Tous les résultats de la 36e journée de Ligue 1 :
PSG - Guingamp : 6-0
Caen - Lyon : 3-0 (L'OL est mathématiquement qualifié au moins pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions)
Bordeaux - Nantes : 2-1
Toulouse - Lille : 3-2
Rennes - Bastia : 0-1
Metz - Lorient : 0-4
Evian - Reims : 2-3
Lens - Montpellier : 0-1
Saint-Etienne - Nice : 5-0
Marseille - Monaco : 2-1
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