Mal en points et mal classé, Montpellier a lancé son opération maintien en confiant mercredi l'équipe à son ex-entraîneur Michel Der Zakarian après les échecs successifs d'Olivier Dall'Oglio et de Romain Pitau, démis de ses fonctions mardi après à peine quatre mois.
Quinzième avec seulement deux points d'avance sur le premier relégable Strasbourg, Montpellier est loin de son objectif initial, la première moitié de tableau, et affiche de chroniques carences depuis le début de saison : panne à la Mosson, faillite de la défense et absence de cadres influents.
Quatre relégations
Alors retour à la case départ. Face à l'urgence d'une fin de saison à quatre relégations, Montpellier s'en est remis aux mains de son ancien entraîneur Michel Der Zakarian, qui avait guidé l'équipe de 2017 à 2021. "C'est quelqu'un que j'aime beaucoup. Je l'ai appelé lundi pour voir s'il était intéressé et il y a eu un oui très rapide, j'en suis ravi", a expliqué le président Laurent Nicollin.
"L'important, c'est que le club soit en Ligue 1 l'année prochaine. Pour cette opération maintien, il faut avoir le soutien populaire pour s'en sortir", a-t-il ajouté. "J'étais en train de jouer au golf quand Laurent m'a appelé. C'est le destin, c'est la vie, des fois on attend autre chose puis on revient à ses premiers amours", a de son côté résumé le nouveau coach. Pour le président du MHSC, Der Zakarian, écarté de Brest début octobre, était de toute façon "l'entraîneur sans club le plus compétent sur le marché".
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"Pas un magicien"
Il faut dire que cet ancien de la maison connaît tous les ressorts du club et du clan Nicollin. +Der Zak+, formé à Nantes, a en effet fini sa carrière de joueur (1988-97) à Montpellier et y a débuté celle de formateur (1997-2006) avant de voler de ses propres ailes à Nantes, Clermont, Reims ou Brest.
Peu réputé pour sa communication, l'ancien défenseur central affiche en revanche un rare crédit sportif. Durant quatre saisons (2017-21), il a toujours conduit son équipe parmi les dix premiers, frôlant de peu une qualification européenne en 2019 (6e). Et, juste avant son départ, son équipe a été éliminée aux tirs aux buts par le Paris SG en demi-finale de la Coupe de France.
Seulement, Der Zakarian débarque dans un contexte différent et une urgence absolue. Au-delà du classement, ce technicien expérimenté (608 matchs Ligue 1 et Ligue 2 confondus) n'aura pas le temps de s'acclimater à sa nouvelle équipe, en mal de confiance, de repères collectifs et de certitudes défensives.
Or, jusqu'à la prochaine trêve internationale fin mars, Montpellier s'apprête à affronter autant de concurrents directs pour le maintien. Brest, dès dimanche, Troyes, Angers, Ajaccio et Clermont. "Je ne suis pas un magicien, c'est le travail au quotidien qui va payer", a jugé Der Zakarian.
Résorber les maux
Pour l'heure, le nouvel homme de terrain de Montpellier a besoin de résorber certains maux durables pour relancer une équipe qui n'a jamais réussi à s'extirper du bas de classement. En premier lieu, il devra remettre en état une défense en totale déliquescence (45 buts encaissés).
Depuis le départ du capitaine et vétéran brésilien Vitorino Hilton, elle se cherche un nouveau patron. Ni l'ancien Parisien Mamadou Sakho, ni l'ex-Toulousain Christopher Jullien, ne sont parvenus à assumer ce rôle au côté de jeunes joueurs prometteurs comme Maxime Estève.
"Il y a du potentiel dans cette équipe avec des bons joueurs, il faut qu'ils mettent toutes leurs qualités au service du collectif. Il faut qu'ils mettent des valeurs de combat, propres au club", a résumé Der Zakarian. Le maintien est à ce prix.