Battu par Saint-Étienne dans le derby (2-0), Lyon a une nouvelle fois déçu, dimanche. Principale cible des critiques : Bruno Genesio, l’entraîneur rhodanien.
Lyon a sombré dans les grandes largeurs à Saint-Étienne, dimanche soir, dans le derby (2-0). Dépassé dans tous les domaines, l’OL a concédé une troisième défaite de suite toutes compétitions confondues et a replongé dans ses doutes du début de saison. Les Lyonnais, quatrièmes avec douze points de retard sur Nice, troisième, sont désormais décrochés dans la course à la Ligue des champions. Si les joueurs ne sont pas épargnés par les critiques, l’entraîneur Bruno Genesio, arrivé sur le banc en décembre 2015, est ciblé par une part grandissante des supporters lyonnais. Voici pourquoi.
- Un flou tactique
Dimanche soir à Geoffroy-Guichard, l’OL n’a jamais trouvé la solution face à l’AS Saint-Étienne. Les Lyonnais ont pourtant évolué dans leur schéma préférentiel, le 4-3-3. Enfin, "préférentiel" est un bien grand mot. Depuis le début de la saison, Bruno Genesio a adopté cinq schémas tactiques différents, du 4-3-3 donc au 4-4-2 ou au 4-2-3-1, du 3-5-2 en passant par le 5-4-1. Du fait de ces nombreux changements, le jeu de l’OL manque cruellement d’automatisme et donne l’impression d’un tâtonnement permanent.
Un constat que Bruno Genesio lui-même ne niait pas en novembre dernier : "Mes systèmes de jeu sont faits pour convenir aux joueurs que j’ai en ma possession. Mais je peux comprendre que des changements fréquents de dispositif puissent perturber les joueurs". Quelques mois plus tard, rien ou presque n’a été réglé et les supporters lyonnais s’en donnent à cœur joie. Sur les réseaux sociaux, l'entraîneur lyonnais est affublé du surnom "Pep" Genesio, une référence ironique à Pep Guardiola, considéré comme un des meilleurs tacticiens du foot moderne.
- Des choix de joueurs pas toujours compris
En plus de ses indécisions tactiques, les choix de joueurs de Bruno Genesio interrogent. Contre Saint-Étienne, il a décidé de titulariser Memphis Depay, au détriment de Mathieu Valbuena, qui reste sur de belles performances ces dernières semaines. L’ailier néerlandais, arrivé cet hiver et totalement hors de forme, a pourtant été transparent, tout comme Nabil Fekir, bien loin de son niveau depuis de longues semaines.
Et que dire de la défense lyonnaise ? Dimanche soir, la charnière centrale composée de Mapou Yanga-Mbiwa et Emanuel Mammana est (une nouvelle fois) passée à côté de son match. Sur le côté gauche, ni Jérémy Morel ni Maciej Rybus n'ont pas donné satisfaction. Un constat qui ne date pas d’hier mais qui dure depuis des semaines. Ce qui pose la question de l’utilité du recrutement de Memphis Depay, quand la venue d’un, voire deux défenseurs, aurait paru plus adapté aux besoins lyonnais.
- Un supposé manque d’autorité
L’OL a beau disposer d’un effectif talentueux, avec notamment Alexandre Lacazette, Mathieu Valbuena ou Corentin Tolisso, les "Gones" souffrent d’inconstance depuis le début de la saison. Lyon est ainsi capable de battre Monaco avec brio sur sa pelouse fin décembre (3-1) avant de chuter dans les grandes largeurs à Caen (3-2) et contre Lille (1-2) quelques semaines plus tard. Pour expliquer ces difficultés, Bruno Genesio a lui-même pointé du doigt le comportement de ces joueurs. "Le résultat est négatif et le comportement a été indigne d'un derby notamment en première période. (…) Ce soir nous avons oublié certaines valeurs pour jouer un derby mais les Stéphanois les avaient", a constaté l’entraîneur lyonnais après la défaite à Saint-Étienne.
Ce manque, certains observateurs l'imputent en grande partie à Bruno Genesio, accusé de manquer d’autorité sur ses troupes. "Il va bien falloir ouvrir le dossier Genesio parce qu’il a tout faux depuis un bon moment", a écrit lundi matin Pierre Ménès, le célèbre consultant de Canal +. Une demande à laquelle Jean-Michel Aulas n’est pas prêt pour le moment à accéder. "Il est injuste d'incriminer l'entraîneur Bruno Genesio. L'équipe est quatrième et il n'est pas déshonorant d'avoir été éliminé en Ligue des champions par la Juventus et Séville", a réagi le président lyonnais dimanche soir. Pas certain, toutefois, que la défense présidentielle résiste à une nouvelle série de contre-performances.