Il y a un an presque jour pour jour, le stade Vélodrome s’était embrasé. Le 20 septembre 2015, la rencontre entre l’OM et l’OL s’était déroulée dans une ambiance délétère (1-1), entre une interruption de vingt minutes après des jets de projectiles et des insultes terribles contre Mathieu Valbuena, qualifié de "traître" par les supporters phocéens pour avoir rejoint Lyon quelques semaines plus tôt. Mais dimanche soir (20h45), les deux rivaux se retrouvent pour un nouvel "Olympico" dans un climat nettement plus apaisé. Voici pourquoi.
- En tribunes : le désintérêt des Marseillais, les Lyonnais interdits de déplacement
L’an dernier, plus de 56.000 spectateurs avaient assisté à la rencontre, dans une ambiance aussi assourdissante qu’inquiétante, tant les sifflets et les insultes contre Valbuena, ainsi que les jets de projectiles depuis les tribunes avaient marqué les esprits. Cette année, le Vélodrome devrait être bien plus calme. Refroidis par une saison dernière catastrophique (13e) et le psychodrame autour de la vente du club, les supporters marseillais ont déserté le Vélodrome.
En deux matches à domicile, l’affluence moyenne n’atteint que les 32.000 personnes, contre 42.000 la saison dernière. Même constat pour le nombre d’abonnés : 17.000 contre 33.000 l’an passé, soit le pire total depuis… 1998 ! Forcément, on est loin de l’ambiance magique des grands soirs. Ajoutez-y l’absence des supporters lyonnais, interdits de déplacement par arrêté préfectoral, et vous obtenez un stade presque "normal". Pas vraiment la réputation du Vélodrome….
- Sur le terrain : un OM en crise, Lyon pas au mieux
Pour faire revenir les fans marseillais, il faudra du temps. Car l’OM de cette saison n’est pas beaucoup plus reluisant que l’an dernier. En pleine incertitude sur la vente du club, de nombreux cadres ont été vendus (Batshuayi, Mendy, Mandanda…), alors que le recrutement s’est concentré sur des joueurs libres ou en prêt (Gomis, Vainqueur, Machach…). Un mercato de bric et de broc qui se ressent dans les résultats, l’OM ne pointant qu’à la 14e place.
Lyon, de son côté, s’est donné un peu d’air en Ligue des champions, avec un net succès contre le Dinamo Zagreb (3-0). Mais l’OL est aussi dans une période délicate, avec deux défaites de rang en Ligue 1 (Dijon et Bordeaux) et la blessure pour un mois de sa star Alexandre Lacazette. Cet OM-OL, qui oppose le 13e contre le 8e, est donc davantage un match de la peur qu’un choc au sommet.
Une banderole déployée l'an dernier par les supporters marseillais à l'encontre de Mathieu Valbuena. FRANCK PENNANT / AFP
- Les dirigeants : Labrune parti, Aulas un peu seul
L’intense rivalité entre les deux Olympique devait aussi beaucoup à l’affrontement entre les deux présidents, Vincent Labrune à Marseille et Jean-Michel Aulas à Lyon. Les deux hommes avaient ainsi pris l’habitude de s’invectiver par voie de presse (ou sur Twitter pour Aulas), faisant considérablement monter la pression avant les rencontres. Mais Vincent Labrune, très critiqué par les supporters, a passé la main cet été.
Du coup, Jean-Michel Aulas se retrouve privé de son "meilleur ennemi". Ce qui n’a pas empêché l’OL de glisser un petit tacle en direction de l’OM, après l’interdiction de déplacement des supporters lyonnais. "L’OL (…) espère que l’arbitre de la rencontre de dimanche, Monsieur Anthony Gautier, pourra exprimer ses grandes qualités sans pression excessive, contrairement au contexte exécrable de l’année dernière auquel Monsieur Ruddy Buquet avait été confronté", a réagi le club rhodanien dans un communiqué, jeudi soir. On ne se refait pas.
- Le point chaud : après Valbuena, au tour de Nkoulou ?
Alors oui, cet OM-OL se déroulera dans un climat nettement moins tendu que l’an dernier, mais il ne devrait pas manquer de sel pour autant. Après Mathieu Valbuena, un autre ex-Marseillais a rejoint les rangs lyonnais cet été : Nicolas Nkoulou. Le défenseur central, resté cinq ans à l’OM, devrait être copieusement sifflé pour son retour au Vélodrome. En espérant ne pas assister aux mêmes scènes de chaos que l’an dernier…