Toulouse, vainqueur de Niort lundi (2-0) dans une chaude ambiance, a officiellement validé son retour en Ligue 1, deux ans après l'avoir quittée par la petite porte, avec la ferme intention de s'y installer durablement grâce à l'aide de son nouveau propriétaire, le fonds américain Red Bird. La fête à la maison. Avec 11 points d'avance sur le troisième, Auxerre, à trois journées de la fin, le TFC, soutenu par plus de 24.000 personnes face aux Chamois, est assuré de terminer à l'une des deux premières places de Ligue 2. Une remontée fêtée par un envahissement de terrain massif de la part du public du Stadium.
C'est la deuxième fois qu'il parvient à remonter dans l'élite sans (trop) perdre de temps: après sa rétrogradation administrative en National en 2001, le club toulousain, alors racheté par Olivier Sadran, avait enchaîné deux montées successives. L'ère Sadran avait connu un triste épilogue avec la relégation au printemps 2020, à l'issue d'un exercice cauchemardesque (trois victoires seulement en 28 matches) interrompu avant son terme par la pandémie de Covid-19. L'ancien propriétaire avait décidé dans la foulée de vendre le club au fonds d'investissement américain Red Bird Capital, arrivé dans la Ville rose avec de grosses ambitions.
"Toulouse est un club de Ligue 1 en Ligue 2", ne cesse de répéter depuis le nouveau président Damien Comolli, homme de confiance des propriétaires américains. Il aura mis deux ans pour tenir sa promesse après avoir échoué la saison dernière à faire remonter immédiatement le "Téfécé", battu par Nantes en barrage d'accession (1-2, 1-0).
Deuxième montée pour Montanier
Ce retour dans l'élite est aussi un succès personnel pour l'entraîneur Philippe Montanier (57 ans), ancien gardien du club entre 1994 et 1997, qui avait déjà fait monter Boulogne-sur-Mer en L1 en 2009. Le plus gros budget de L2 (20 millions d'euros environ) s'est appuyé cette saison sur une attaque de feu, la meilleure de l'histoire du championnat depuis l'instauration de la poule unique en 1993-1994, avec déjà 80 buts en 35 matches. Le TFC a désormais comme objectif d'aller chercher son troisième titre de champion de 2e division (après 1982 et 2003), ce qui pourrait être fait rapidement puisqu'il compte huit points d'avance sur son dauphin, Ajaccio.
Quel rôle compte-t-il jouer ensuite à l'étage supérieur ? "Il n'y a pas de raison qu'on ne soit pas en haut du classement de la Ligue 1. Je ne parle pas de places européennes, mais du top 6-8", avait annoncé le président Comolli lors de sa prise de fonction. Les propriétaires américains ont l'intention de mettre la main à la poche pour la L1 et le budget devrait connaître une hausse très nette.
Garder Van den Boomen et Healey
La priorité sera de conserver les joueurs clés, dont le milieu de terrain néerlandais Branco van den Boomen, figure de proue de ces Violets si séduisants. Formé à l'Ajax et acheté 350.000 euros à De Graafschap, en D2 hollandaise, il y a deux ans, il compte déjà 20 passes décisives et 12 buts à son actif. Des performances qui attirent naturellement les convoitises. Actuel meilleur buteur de L2 avec 20 réalisations, l'Anglais Rhys Healey pourrait également être très demandé, tandis que les jeunes pousses formées au club (les défenseurs Bafodé Diakité et Anthony Rouault, le milieu de terrain Nathan Ngoumou) devraient être verrouillées par les dirigeants.
Bien décidé à assumer ses nouveaux objectifs, Toulouse, fort d'un véritable engouement populaire depuis deux ans, devrait ensuite se montrer assez actif sur le marché des transferts, avec plusieurs postes à renforcer (arrière gauche, milieu, défenseur central).
En continuant de s'appuyer sur la data, l'une des grandes réussites de la nouvelle direction, avec les signatures de nombreux joueurs inconnus à leur arrivée et très performants depuis, comme les défenseurs danois Rasmus Nicolaisen (25 ans) et Mikkel Desler (27 ans), les attaquants japonnais et brésilien Ado Onaiwu (26 ans) et Ratao (26 ans) ou le milieu australien Denis Genreau (22 ans).