Si l'on se réfère uniquement aux statistiques, le PSG n'a absolument rien à craindre de son huitième de finale retour de la Ligue des champions, mercredi soir à Barcelone. Car jamais, dans l'histoire des Coupes d'Europe, une équipe n'a réussi à se qualifier après avoir perdu 4 à 0 au match aller. Prudence toutefois : avec son attaque Messi-Suarez-Neymar, le Barça possède les armes offensives pour créer un exploit sans précédent. Alors, comment le PSG doit-il aborder le match retour ? Nous avons posé la question à notre consultant Raymond Domenech.
Le contexte : mettre le match aller et l'adversaire de côté. Une emprise totale du début à la fin, une équipe récitant ses gammes à la perfection, un Parc des Princes bouillant : le match aller a ressemblé à un rêve pour le PSG. Pas question toutefois pour les joueurs parisiens d'arriver sur la pelouse du Camp Nou en se croyant déjà qualifiés. "Il faut oublier le match aller", prévient Kevin Trapp, le gardien allemand du PSG.
Surtout que depuis trois semaines, le Barça s'est refait une santé. Les Catalans ont enchaîné quatre victoires consécutives en championnat, dont deux larges succès contre Gijon (6-1) mercredi dernier et le Celta Vigo (5-0), samedi. "Il ne faut pas mélanger les résultats de la Liga et de la Ligue des champions. Ce n'est pas la même compétition. Et les équipes rencontrées récemment par le Barça ne sont pas du niveau du PSG", relativise Raymond Domenech.
@ECavaniOfficial veut conserver la même exigence que durant le match aller au Parc
— PSG Officiel (@PSG_inside) 7 mars 2017
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L'aspect psychologique : la victoire comme objectif. En ayant gagné 4 à 0, la tentation serait grande pour le PSG de jouer soit le match nul, soit une défaite par un ou deux buts d'écart pour assurer la qualification. Mais là encore, hors de question pour les Parisiens de se contenter du strict minimum. "On est capable de faire de grandes choses, et de rééditer ce genre de performances", assure Blaise Matuidi.
"On va y aller pour essayer de gagner le match, de presser et de marquer vite un but pour faire la différence", poursuit le milieu de terrain Javier Pastore. Une manière d'aborder la rencontre partagée par Raymond Domenech. "Y aller en se disant qu'on ne peut pas gagner serait une faute stratégique. Surtout que le PSG peut gagner face à ce Barcelone-là, qui est vite en difficulté", déclare l'ancien entraîneur de l'équipe de France.
L'aspect technique : jouer son jeu. Avec Unai Emery, le PSG a adopté une stratégie plus directe, avec des transmissions rapides et moins de jeu de possession que sous l'ère Laurent Blanc. Le club parisien ne s'est pas pour autant transformer en une équipe défensive. Il semble donc difficile pour l'entraîneur espagnol de demander à ses joueurs de se contenter de subir les vagues barcelonaises. "On ne peut pas dire qu'on ne va faire que défendre, car ce n'est pas notre jeu", analyse Kevin Trapp.
Alors oui, le Barça va mettre une énorme pression dès le début du match pour tenter de marquer, dès les premières minutes, un premier but. Mais le PSG pourrait bien en profiter. "On est très bon quand l'adversaire nous laisse de l'espace. Ça va être un match assez ouvert et il y aura du répondant de notre part", prédit Blaise Matuidi. "Le PSG peut imposer son jeu au Barça. Il faut y aller pour marquer au moins un but et plier totalement le match au bout d'un quart d'heure", espère Raymond Domenech. Car un nouveau succès contre le Barça, sur la pelouse du Camp Nou, enverrait un message clair à toute l'Europe : que le PSG est bel et bien devenu un sérieux prétendant à la victoire finale.