L'Atlético est insubmersible. Au bout du suspense et après un scénario renversant, les "Colchoneros" se sont qualifiés pour leur deuxième finale de Ligue des champions en trois ans, malgré leur défaite sur la pelouse du Bayern Munich (2-1) en demi-finale retour. Vainqueurs à l'aller (1-0), les Madrilènes ont arraché leur billet grâce à la règle du but à l'extérieur, inscrit par Antoine Griezmann (54e), encore immense mardi soir. L'Atlético se prend désormais à rêver d'une revanche contre le Real Madrid, deux ans après l'amère défaite en finale contre le grand rival.
Müller, un penalty manqué qui vaut cher. Le nouvel exploit des "Colchoneros" avait pourtant bien mal débuté. Le Bayern a outrageusement dominé la première période, étouffant totalement l'Atlético. Les Bavarois ont logiquement ouvert le score sur un coup-franc de Xabi Alonso, détourné par Gimenez (31e, 1-0). Dans la foulée, le rouleau-compresseur allemand a même été tout proche du break. Mais Thomas Müller a manqué le penalty provoqué par Gimenez (encore lui). Jan Oblak, l'excellent gardien de l'Atlético, a magnifiquement détourné la frappe de l'international allemand (34e), laissant ses partenaires en vie à la pause.
Simeone, le coup tactique parfait. Mais encore une fois, les "Colchoneros" ont trouvé des ressources insoupçonnées pour renverser une situation fortement compromise. Et encore une fois, le mérite en revient à Diego Simeone, l'entraîneur argentin de l'Atlético. Face à l'outrageuse domination du Bayern, "El Cholo" a réagi à la mi-temps en remplaçant un milieu, Augusto Fernandez, par un ailier, Yannick Ferreira Carrasco, et en passant du 4-4-2 au 4-3-3. Dix minutes plus tard, son choix était payant.
Griezmann superstar. En souffrance techniquement, l'Atlético a remis le pied sur le ballon. Et a puni le Bayern sur sa première occasion du match. Parfaitement lancé par Fernando Torres, à la limite du hors-jeu, Antoine Griezmann a ajusté Manuel Neuer d'une frappe du pied gauche (54e, 1-1). Cruel pour les Bavarois, jusqu'ici largement meilleurs, mais tellement symbolique de cette accrocheuse et talentueuse équipe de l'Atlético.
Lewandowski a certes redonné espoir aux Allemands, d'une tête propulsée au fond des filets à un quart d'heure de la fin (74e, 2-1). Mais décidément, rien ne peut arriver à ces Espagnols-là, incroyables de dévouement et d'effort pour défendre leurs cages en fin de rencontre. Après le Barça, l'Atlético s'est donc offert le scalp d'un autre géant du foot européen. Avant, peut-être, de retrouver son plus grand rival en finale : le Real Madrid.