Au terme d'une rencontre bouillante, l'incandescent stade Vicente Calderon a explosé de joie. Dans son antre, l'Atlético de Madrid s'est qualifié pour le dernier carré de la Ligue des champions, après sa superbe victoire contre le tenant du titre, le FC Barcelone (2-0), en quart de finale retour, mercredi soir. Les "Colchoneros" ont réussi l'énorme performance d'éliminer la "MSN" grâce à un doublé d'Antoine Griezmman, immense de bout en bout, d'abord à la conclusion d'une action collective de toute beauté en fin de première période (36e), puis en transformant un penalty dans les dernières minutes (87e). Pour les Catalans, si impressionnants toute la saison, cette élimination est une cruelle désillusion.
Une première période totalement madrilène. Mais la meilleure équipe au monde d'août à mars n'a jamais su se sortir de l'implacable toile d'araignée tissée par les hommes de Diego Simeone. Dès le début de la rencontre, l'Atlético a harcelé le Barça à force d'engagement physique, d'organisation millimétrée et de justesse technique. Les "Colchoneros" ont outrageusement dominé les Catalans en première période, se créant trois grosses occasions dans les dix premières minutes. A force de pousser, l'Atlético a fini par faire craquer ses adversaires, après un mouvement collectif sublime. Antoine Griezmann, à la réception d'un délicieux centre de l'extérieur du gauche de Saul Niguez, a ouvert le score en fin de première période (1-0). A ce moment-là, les Madrilènes étaient alors qualifiés.
Griezmann superstar. L'Atlético a poursuivi sur sa lancée en seconde période. Plus solides, plus forts dans les duels, meilleurs techniquement, les "Colchoneros" ont même failli doubler la mise sur une tête lobée de Saul Niguez sur la barre transversale (53e). Mais la machine catalane ne pouvait pas se gripper éternellement. Comme au match aller, le Barça a commencé à reprendre le dessus après l'heure de jeu, profitant d'une logique baisse d'intensité de l'Atlético. Les champions d'Europe en titre ont alors fait le siège des buts d'Oblak. Mais les Catalans, la "MSN" en tête, ont été bien trop empruntés pour espérer revenir sur cet Atlético-là. Pire : ils ont concédé un penalty en toute de fin rencontre, sur une main d'Iniesta dans la surface. Antoine Griezmann, époustouflant mercredi soir de bout en bout, a transformé la sanction (88e), offrant un avantage décisif aux siens.
La main de la discorde. Le Barça, en plus d'être dans un mauvais soir, n'a pas été aidé par le sort. Les Catalans auraient dû bénéficier d'un penalty juste après le second but madrilène, pour une main de Gabi dans la surface (90e). Mais l'arbitre en a décidé autrement et a sifflé coup-franc. Messi, bien timide à Vicente Calderon, a tiré largement au-dessus, symbole de la soirée pourrie du tenant du titre. Les bouillants supporters de l'Atlético pouvaient alors exulter : comme en 2014, là aussi en quarts de finale, leurs protégés ont terrassé le Barça. Les Catalans ont trouvé leurs maîtres.