Le Bayern est insubmersible. Les Bavarois ont renversé la Juventus Turin, au terme d'un extraordinaire combat de titans et d'une rare intensité (4-2 a.p., 2-2 à l'aller), en huitième de finale retour de la Ligue des champions, mercredi soir. Les Munichois, menés à la pause et secoués par les Italiens, ont arraché leur ticket pour les quarts de finale grâce à un retour d'enfer et après avoir égalisé au bout du suspense, en toute fin de match. Plus costaud physiquement et mentalement, les hommes de Pep Guardiola ont pris l'ascendant dans la seconde période de la prolongation, malgré la résistance admirable des "Bianconeri".
La folle chevauché de Morata. Ce scénario de folie est d'autant plus cruel pour la Juve que les Turinois ont réalisé une première heure impressionnante. Les "Bianconeri" ont rapidement ouvert le score grâce à Paul Pogba (6e), qui a profité d'une mésentente entre Neuer et Alaba pour pousser la balle au fond des filets. Les Italiens ont même doublé la mise à la surprise générale, après une chevauchée fantastique d'Alvaro Morata. L'attaquant espagnol a remonté tout le terrain, dribblant quatre Munichois avant de décaler Cuadrado (28e), pour donner un avantage inattendu à la Juve à la pause (0-2). Les Italiens sont même passés tout près du but du K.O, mais Manuel Neuer a sauvé son camp d'une parade extraordinaire sur sa ligne (44e).
La résurrection bavaroise. Puis, progressivement, la Juve a payé son incroyable débauche d'énergie. Pendant le même temps, le rouleau-compresseur bavarois, méconnaissable jusqu'en milieu de seconde période, s'est enfin remis en état de marche. Lewandowski a redonné espoir au Bayern en réduisant le score de la tête (73e), sur un centre de Douglas Costa. Les Allemands ont alors pilonné les positions piémontaises, multipliant les assauts sur les buts de Gianluigi Buffon. Le temps s'est écoulé et la qualification s'est rapproché pour la Juventus. C'était sans compter sur l'incroyable Thomas Müller : d'une tête rageuse, le longiligne attaquant a arraché l'égalisation et offert une prolongation à son équipe, sous les yeux éberlués des Italiens (91e).
Les choix gagnants de Guardiola. Touché mais pas coulé, le navire turinois a résisté aux vagues bavaroise pendant la première période de la prolongation. Mais le Bayern, en plus d'une équipe pétrie de talent, possède sur son banc un entraîneur lui aussi hors du commun. Pep Guardiola, le coach du Bayern, a étalé sa classe en procédant à deux changements décisifs. Thiago Alcantara, entré en jeu à la 101e, a d'abord inscrit le troisième but allemand après un une-deux sublime avec ce diable de Müller (108e). Puis deux minutes plus tard, un autre entrant, le jeune Français Kingsley Coman, a définitivement offert la qualification aux siens d'une belle frappe du gauche (110e). Au bout d'une soirée folle, le banc du Bayern pouvait alors exploser de joie et celui de la Juve plonger dans la détresse. Il faudra être très, très costaud pour éliminer ces Bavarois-là.