On ne saura jamais ce qu'aurait donné ce Dortmund-Monaco s'il avait été joué, comme il aurait dû l'être, mardi soir. S'il avait été joué avec des joueurs de Dortmund en pleine possession de leurs moyens, physiques mais surtout psychologiques. Ce quart de finale aller de la Ligue des champions s'est donc joué mercredi soir, moins de 24 heures après que le bus de l'équipe allemande a été visé par trois explosions et qu'un des joueurs du BVB, l'Espagnol Marc Bartra, a dû être opéré. On ne saura jamais, donc parlons du match de mercredi soir, conclu par la victoire de l'ASM à l'issue d'un match débridé (3-2).
[RESUME] UEFA Champions League : L'@AS_Monaco prend un avantage très intéressant #BVBASMhttps://t.co/1cHckLS8sJ
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 12 avril 2017
Deux buts et un penalty concédés. Les joueurs du BVB, qui n'ont retrouvé le terrain que mercredi matin, à la différence des Monégasques, qui avaient effectué un entraînement sur la pelouse du Signal Iduna Park mardi soir, ont mis un temps fou à entrer dans le match. Et ils ont rapidement été inquiétés par la vitesse des Monégasques. Et c'est évidemment le plus rapide d'entre eux, le dragster Kylian Mbappé, qui a le premier mis au supplice l'arrière-garde allemande. L'arbitre de la rencontre, Daniele Orsato, a sifflé un penalty généreux pour un contact de Sokratis Papastathopoulos sur l'épaule du natif de Bondy (16e).
Le Brésilien Fabinho, pourtant expert en la matière, a manqué le cadre (17e). Qu'importe. Deux minutes plus tard, l'inévitable Mbappé était à la réception d'un centre (ou d'un tir) manqué de Thomas Lemar et marquait de la cuisse gauche (et en position de hors jeu) le but du 1-0. Poissards jusqu'au bout, les Jaunards du Borussia allaient concéder un second but à la 35e minute, un but contre son camp de Sven Bender, appelé de dernière minute après le forfait de Bartra…
Un air de City. Sans doute conscient qu'il avait fauté sur le premier but (et peut-être sur le deuxième, Bender ayant été touché par Radamel Falcao), l'arbitre de la rencontre a sifflé davantage en faveur des joueurs de la Ruhr au retour des vestiaires… Pourtant, le but de la relance du Borussia ne doit rien à personne et tout au talent de plusieurs anciens de la Ligue 1, Raphael Guerreiro (ex-Lorient) centrant pour Pierre-Émerick Aubameyang (ex-Saint-Étienne notamment), qui a transmis le cuir en talonnade pour Shinji Kagawa, passeur décisif pour Ousmane Dembélé (ex-Rennes).
L'ASM a alors eu le mérite de résister à la pression avant d'inscrire le but du 3-1, par l'inévitale Kylian Mbappé, aussi prompt pour intercepter la passe latérale de Lukasz Piszczek que précis pour placer la balle dans la lucarne gauche de Roman Bürki (1-3, 79e). Monaco menait alors après avoir marqué trois fois mais, comme au tour précédent sur le terrain de Manchester City, les joueurs de Leonardo Jardim ont encore cédé, Kagawa se jouant de Joao Moutinho puis de Jemerson pour laisser le Borussia dans la course (2-3, 84e).
Malgré une fin de match enlevée (Aubameyang a eu la balle du 3-3 dans le temps supplémentaire), l'ASM a réussi à conserver son avance d'un but, que l'on ne peut pas considérer comme un "matelas" avant le retour, mercredi prochain.
Les supporters du mur jaune ont enfilé des ponchos jaunes et noirs sous le tifo, pendant l'hymne de la #LDC Surprise totale pour le stade pic.twitter.com/TPvkGUBEWn
— Matthieu Bock (@MatthieuBock) 12 avril 2017
Tout reste possible. Car, sur le Rocher, les joueurs allemands devraient pouvoir compter sur une belle colonie de supporters. Mercredi soir, ceux-ci ont été exemplaires, le fameux "Mur jaune" se fondant notamment d'un tifo "BVB", comme les initiales du club, pendant l'intégralité de la rencontre. Une rencontre particulière, qu'ils ont perdue donc, mais qui ne préjuge en rien de l'issue finale de cette double confrontation au parfum forcément singulier…