La "remontada" du Barça (6-1), en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions la saison dernière, a eu tendance à tout effacer. Y compris qu'au match aller, le PSG avait écrasé les Blaugrana à l'issue d'une partition d'anthologie (4-0). Mercredi, pour son retour au Parc des Princes dans la compétition, l'équipe de la capitale a martyrisé un autre grand d'Europe, le Bayern Munich (3-0). La manière n'a pas été la même.
S'il avait archi-dominé la rencontre face aux Catalans, le PSG a cette fois démontré une autre (nouvelle ?) palette de son talent, en laissant (sciemment ?) le ballon à son adversaire du soir et en procédant essentiellement en contre. Ce qui n'a pas dérangé outre-mesure le trio d'attaquants, Neymar-Cavani-Mbappé, loin de là…
Le Bayern balloté d'entrée. Absent à Montpellier le week-end dernier, Neymar n'a pas tardé à signer son retour. Après moins de deux minutes de jeu, il offrit un caviar dans la surface de réparation à son ami Daniel Alves, qui prit le temps d'ajuster Sven Ulreich, remplaçant de Manuel Neuer, blessé au pied gauche (1-0, 2e). Le Parc, déjà incandescent avant le coup d'envoi avec les animations de la tribune Auteuil, hurlait sa joie. Son équipe, elle, s'installait alors dans un drôle de jeu, inhabituel.
Elle laissait le ballon au Bayern, imprécis dans les zones de vérité, en dehors de cette frappe splendide de Javi Martinez, sortie par Alphonse Areola (19e). Le PSG, lui, mettait sur orbite ses attaquants, et notamment la fusée Mbappé. Le premier lancement aboutit à une frappe trop molle de Cavani (27e), mais le second déboucha cette fois sur un tir en première intention du "Matador", sous la barre transversale, pour son 140ème but sous le maillot parisien, et pas le plus laid (2-0, 31e). À 2-0 à la pause, le PSG, appliqué, pouvait s'installer tranquillement sur son matelas.
Mbappé va trop vite. Redynamisé par l'entrée à la pause du local Kingsley Coman, formé au PSG mais dont c'était la deuxième apparition seulement au Parc, le Bayern se montrait plusieurs fois dangereux mais sans jamais tromper la vigilance d'un Areola de gala, auteur de plusieurs parades décisives. Et l'on assista à un bis repetita. Peu après l'heure de jeu, Mbappé, intenable, profita de sa pointe de vitesse et de sa technique (quelle roulette devant David Alaba !) pour mettre le feu dans la défense bavaroise. Neymar, en chasseur de buts, récupéra le cuir pour l'expédier au fond des filets. La "MCN", (Mbappé, Cavani, Neymar) pouvait parader, les tensions nées du "penaltygate" face à Lyon semblant déjà bien loin (3-0, 63e).
Ribéry scotché au banc. Il restait une demi-heure de jeu, mais il semblait déjà qu'on était dans le "garbage time", ce dernier quart-temps au basket où les remplaçants entrent en jeu quand le score est déjà acquis. Ces remplaçants portaient ici les noms d'Arjen Robben - mais pas Franck Ribéry, laissé sur le banc - ou d'Angel Di Maria (quand même), mais ils ne changeaient évidemment rien à l'histoire de ce match, qui fera date dans l'histoire récente du PSG. Paris "marchait" sur le Bayern, comme il avait "marché" sur le Barça, s'évitant la comparaison trop évidente en gâchant des occasions de 4-0. Leader de son groupe avec trois points d'avance et la différence particulière, il lui reste maintenant à briller aussi lors du match retour…