Ligue des champions : Liverpool-AS Rome, la demi-finale inattendue

La douce musique des soirées européennes va à nouveau retentir mardi soir, pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Et elle aura une saveur particulière pour les deux équipes qui s'affronteront lors de cette manche aller : Liverpool et l'AS Rome. En effet, alors que le Bayern Munich, vainqueur en 2013, reçoit mercredi le Real Madrid, double tenant du titre, l'affiche proposée mardi soir est beaucoup plus inattendue.

Deux parcours exemplaires

Pour s'offrir le droit de rêver à une finale, les deux clubs ont su multiplier les surprises tout au long de leur parcours respectifs. Lors des phases de poules, dans un groupe B extrêmement relevé, tout le monde voyait l'AS Rome terminer 3ème derrière Chelsea et l'Atlético de Madrid. Mais avec trois victoires, deux nuls, et une seule défaite, le club italien s'est offert le luxe de terminer en tête, envoyant les Madrilènes, pourtant finalistes en 2014 et 2016, tout droit en Ligue Europa.

Barcelone et City au tapis. Peu flamboyant en huitièmes de finale face au Chakhtior Donetsk, avec deux courtes victoires 2-1 puis 1-0, c'est en quarts de finale que l'AS Rome a étonné et définitivement séduit l'Europe. Écrasés 4-1 à Barcelone, les joueurs entraînés par Eusebio Di Francesco ont réalisé l'impensable en s'imposant chez eux 3-0. Dans un Stadio Olimpico en fusion, les Giallorossi ont inscrit le but de la qualification à la 82e minute. 

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La "Romatada" de l'AS Roma contre Barcelone
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— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 10 avril 2018

Dans une poule moins relevée (Séville FC, Spartak Moscou et Maribor), Liverpool a également terminé premier. Après une qualification facile contre Porto en huitièmes, peu de gens voyaient les troupes de Jürgen Klopp éliminer le Manchester City de Pep Guardiola, alors en passe d'être sacré champion outre-Manche. Pourtant, à domicile, Liverpool a dominé le club mancunien 3-0 avant d'assurer l'essentiel au retour, avec une nouvelle victoire 2-1.

Deux clubs historiques 

"Enfin", diront certains. "Pas trop tôt", diront les autres. Le retour au plus haut niveau de ces deux clubs historiques offre une bouffée d'air frais à un football européen qui faisait souvent la part belle aux (très) grosses écuries. En effet, comme le rappelle Sofoot, de la saison 2011-2012 à 2016-2017, seuls dix clubs différents ont atteint les demi-finales, tandis que le Real Madrid, le Bayern Munich, l'Atlético de Madrid et le FC Barcelone s'y sont répartis plus de 70% des places.

Liverpool retrouve ainsi le dernier carré de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2008 et une élimination face à Chelsea, une disette bien trop longue pour le club aux cinq "coupes aux grandes oreilles", dont celle, mythique, décrochée face à l'AC Milan en 2005. 

À Rome, les exploits européens s'étaient faits encore plus rares. Le club de la capitale italienne n'avait ainsi plus atteint le dernier carré de la C1 depuis 1984 et une finale perdue à domicile contre... Liverpool. Une anomalie enfin réparée pour un club également à la poursuite de son premier championnat depuis 2001. 

Deux stades emblématiques. Malgré ces traversées du désert, l'AS Rome et Liverpool n'en demeurent pas moins des clubs mythiques. Et les soirs de matches européens, peu de stades peuvent rivaliser avec les ambiances bouillantes d'Anfield et du Stadio Olimpico. 

Deux grands buteurs face à face

L'opposition devrait être serrée. Dans leurs championnats respectifs, les deux clubs sont chacun sur la troisième place du podium, et peuvent s'appuyer sur des joueurs en pleine bourre. Concernant la forme du moment, léger avantage à l'AS Rome qui s'est imposé 3-0 contre la SPAL le week-end dernier, pendant que Liverpool était tenu en échec à West Bromwich, lanterne rouge de Premier League (2-2).

Liverpool, meilleure attaque d'Europe. Mais le facteur X de cette double confrontation pourrait être une nouvelle fois Mohamed Salah. Auteur de 31 buts en championnat et de huit en Ligue des champions, l'international égyptien, tout juste sacré meilleur joueur de Premier League par ses pairs, aura sans doute à cœur de briller face à son ancien club, qu'il a quitté en juin dernier. Et Salah n'est qu'une composante d'un formidable trident offensif composé également de Sadio Mané et de Roberto Firmino. Un trio qui permet à Liverpool d'avoir la meilleure attaque (33 buts) de cette Ligue des champions.

Mais les Romains ont également des armes à faire valoir, notamment leur buteur bosnien Edin Dzeko, auteur de six buts en Ligue des champions cette année, et décisif contre Barcelone. Et comme l'a rappelé Klopp en conférence de presse, la Roma est une formation "complète et expérimentée à tous les postes". Les paris sont ouverts.