On peut être demi-finaliste sortant de la Ligue des champions et craindre, dès la mi-octobre, une élimination prématurée au premier tour. L’AS Monaco, si impressionnante la saison dernière, est au bord du gouffre avec seulement un point en deux matches de la phase de poules de la Ligue des champions (1-1 à Leipzig, défaite 3-0 à domicile contre Porto). Les champions de France en titre ont impérativement besoin de s’imposer mardi soir contre le Besiktas Istanbul, leader du groupe G avec deux victoires, pour continuer à croire en une qualification pour les huitièmes de finale. Mais les Monégasques, battus à la dernière seconde à Lyon (3-2) en Ligue 1, inquiètent depuis un mois.
Une dynamique négative à inverser. Depuis la lourde défaite contre Porto, Monaco tousse. Trois jours après cette sortie de route aussi brutale qu’inattendue, les joueurs de la Principauté ont concédé le nul à la dernière minute contre Montpellier (1-1) après n’avoir jamais réussi à imposer leur jeu. La trêve internationale n’a pas inversé la dynamique : vendredi, les Monégasques, privés de Radamel Falcao, ont été battus à la dernière seconde à Lyon (3-2), sur un coup franc de Nabil Fekir mal jugé par Danijel Subasic. S’ils n’ont pas démérité, revenant à deux reprises au score, les hommes de Leonardo Jardim ont cependant affiché des lacunes criantes en défense, concédant d’innombrables occasions. Conséquence : les Monégasques, au coude à coude avec le PSG il y a un mois, pointent désormais à 6 points du leader (25 pts contre 19).
"Ce match (à Lyon) était très équilibré. Nous avons eu des difficultés défensives en première période. Après la mi-temps, nous avons mieux maîtrisé le match. Nous avons eu de bonnes opportunités de but pour mener 3-2 mais nous prenons un coup franc sur la fin. Un résultat nul aurait été plus justifié", a tout de même positivé l’entraîneur portugais, interrogé après la défaite en conférence de presse. Une "positive attitude" peut-être un brin forcé, même si Leonardo Jardim ne manque pas de solution pour inverser la tendance.
Une équipe type à trouver. Malgré cette mauvaise série, il n’y a pas (encore) le feu sur le Rocher. Si l’ASM a vendu sa colonne vertébrale cet été (Mendy, Bakayoko, Silva Mbappé, …), elle a investi pour dénicher des remplaçants au talent certain (Jovetic, Diakhaby, Keita Baldé, Tielemans…). Sauf que réussir à faire de toutes ces pépites une réelle équipe prend du temps. Logiquement, Leonardo Jardim tâtonne et ne trouve pas encore son équipe type.
"Je crois que notre équipe a démontré qu’elle avait progressivement des solutions, que nos jeunes joueurs travaillent, comme Adama Traoré, Rony Lopes, Keita Baldé. Ils ont livré un match très positif, comme Meïté. C’est important pour le présent et le futur", a avancé Jardim après la rencontre à Lyon, conscient qu’il lui faudra du temps pour trouver la bonne formule.
À la recherche du successeur de Mbappé. Problème : Monaco n’a justement pas de temps à perdre, sous peine de voir s’envoler presque définitivement ses chances en Ligue des champions. À défaut de trouver dans l’immédiat les solutions aux maux de son équipe, Leonardo Jardim doit au moins trouver un attaquant à même d’épauler et soulager Radamel Falcao, absent contre Lyon pour blessure et de retour dans le groupe contre Besiktas. Le Colombien, auteur d’un début de saison monstrueux (12 buts en 8 matches de Ligue 1), ne peut cependant pas tout faire tout seul. Contrairement à l’an dernier, où l’éclosion de Kylian Mbappé avait sublimé le sens du but du "Tigre", l’ASM a du mal à lui trouver un complément à sa hauteur.
Avec ses qualités de vitesse et de percussion, Keita Baldé, arrivé de la Lazio Rome cet été, possède le profil qui ressemble le plus au natif de Bondy. Plutôt à son avantage contre Lyon, il devrait épauler Falcao mardi soir, voire le suppléer dans le rôle du sauveur…