Le plateau a de quoi faire peur. FC Barcelone, Real Madrid, Bayern Munich… les Monégasques connaîtront vendredi midi leur adversaire en quarts de finale de Ligue des champions. Ils ne sont plus que sept à pouvoir barrer la route du dernier représentant français dans la compétition. "En quarts de finale, tout le monde est fort", a balayé Leonardo Jardim, l'entraîneur de Monaco. Reste que certains adversaires semblent davantage à leur portée que d'autres.
- Les épouvantails : FC Barcelone, Real Madrid, Bayern Munich
Pour ces quarts de finale, disputés du 11 au 19 avril, la plus grosse menace semble venir du Barça, tant les blaugrana ont terrorisé la France du foot après leur incroyable "remuntada" contre le PSG (6-1). Le Brésilien Neymar a été impressionnant pendant ce match. La vedette argentine Lionel Messi un peu moins, mais il survole le classement des buteurs avec 11 buts en C1 cette saison. De plus, avec quatre Coupes aux grandes oreilles décrochées sur les dix dernières éditions, le club catalan aura certainement à cœur cette saison de récupérer son dû à son pire ennemi, le Real Madrid.
Elle aussi a tout d'un ogre. Même s'il n'a pas été flamboyant contre Naples en huitièmes, le Real de Zinédine Zidane a de quoi faire peur. Tenants du titre, les Merengues ont le plus gros palmarès de la compétition (11 victoires). En 33 quarts de finale (Ligue des champions et Coupe des clubs champions) le Real a gagné 27 fois pour 6 éliminations. C'est dire. Parmi ces dernières toutefois, une sortie de route contre... Monaco en 2004 lors de l'épopée des joueurs de Didier Deschamps, terminée en finale.
Dernier épouvantail, et non des moindres : le Bayern Munich. Quasiment assurée de décrocher le titre de champion d'Allemagne, la machine bavaroise a impressionné au tour précédent, en infligeant une véritable raclée à Arsenal. 5-1 à l'aller, 5-1 au retour. Rien à ajouter. À part, peut-être, que le Bayern reste sur cinq participations de suite en demi-finales, dont un titre en 2013. Oui oui, ça fait peur.
- Les maîtres tacticiens : la Juventus et l'Atlético de Madrid
Elle aurait bien pu être classée parmi les épouvantails : mais toute autant expérimentée, bien organisée tactiquement et efficace, la Juventus Turin n'a plus été sacrée sur la scène européenne depuis 1996. Face à Lyon, en phase de groupes, la Vieille Dame s'est même fait un peu bouger (1-0, 1-1). Il y a deux ans, même combat contre… Monaco. En quarts de finale, les Lombards avaient plié mais n'avaient pas rompu (1-0, 0-0). Cette année, elle semble encore plus solide. Très très solide, même. Le finaliste de l'édition 2015 s'est qualifié très tranquillement contre Porto en huitièmes. Et le club italien survole son championnat, avec cinq titres d'affilée. Les Turinois et leurs tifosi en veulent plus, en témoigne la bâche installée à l'entrée du Juventus Stadium : "Road to Cardiff", là où se disputera la finale le 3 juin.
"Ce serait pas mal un petit retour en France". L'attaquant des Bleus et de l'Atlético de Madrid, Antoine Griezmann, a déjà fait le vœu de croiser la route de Monaco en quarts. À l'aide de son entraîneur Diego Simeone, son club s'est hissé dans le gotha européen ces dernières années, avec deux finales perdues contre le Real en 2014 et 2016. Le tout grâce à une force collective et tactique à toute épreuve. Et les Colchoneros veulent maintenant sortir de l'ombre des grands d'Espagne (Real et Barça) qui ont trusté les trois dernières Ligue des champions... Le genre d'équipe dont il faut se méfier comme de la peste.
- Les outsiders : Dortmund et Leicester
Un peu en deçà de ce club des cinq, on retrouve le Borussia Dortmund et Leicester, plus à la mesure de Monaco. Les performances du club allemand sont moins inattendues que celle du club anglais. Il avait atteint la finale en 2013 sous l'ère du précédent entraîneur Jürgen Klopp. Et le Borussia a dans ses rangs le buteur gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, qui a encore frappé en huitième de finale retour avec un triplé contre le Benfica, pour atteindre sept buts en C1 cette saison. Avec son style offensif, l'équipe désormais entraînée par Thomas Tuchel présente des caractéristiques assez semblables à celles du club de la Principauté. Et la rencontre des deux donnerait, en plus de la promesse d'être indécise, celle d'être spectaculaire.
De son côté, Leicester fait figure de "Petit Poucet". Champion d'Angleterre à la surprise générale la saison dernière, le club a complètement raté ses premiers mois en championnat. Mais il a visiblement décidé de se rattraper en Ligue des champions, avec le premier quart de finale de son histoire, après avoir éliminé Séville. Le gardien de la Juventus Gianluigi Buffon a même dit qu'il souhaitait surtout éviter les Foxes en quarts. "C'est une équipe dangereuse et passionnée" et "contre eux, nous aurions tout à perdre". Ou tout à gagner. Mais Monaco le sait : quel que soit l'adversaire, il faudra se sublimer pour espérer atteindre le dernier carré.