Le PSG n’a pas fait le poids face à Manchester City, mardi soir en demi-finales retour de la Ligue des champions (0-2, 1-2 à l’aller). En manque de réalisme, trop nerveux et globalement pas au niveau de leurs adversaires, les Parisiens ont logiquement été éliminés aux portes de la finale.
Paris est tombé sur un os. Le PSG, encore une fois battu par Manchester City, mardi soir en demi-finales retour de la Ligue des champions (0-2, 1-2 à l’aller), a logiquement été éliminé juste avant la finale. Les Parisiens, qui ont réussi un très beau parcours en sortant le FC Barcelone en huitièmes et le Bayern Munich en quarts, n’ont pas réussi à renverser l’équipe de Pep Guardiola, supérieure dans presque tous les domaines sur cette double confrontation. En manque de réalisme devant les buts, bien trop nerveux à l’aller comme au retour et avec des stars pas au niveau - Neymar en tête - le PSG ne pouvait pas espérer mieux. Nos consultants ont débattu de cette élimination frustrante dans le débrief de la rencontre sur Europe 1.
Un manque de réalisme
Contre le Bayern Munich, en quarts de finale aller (3-2), le PSG avait fait preuve d’un réalisme clinique. En demi-finales, les Parisiens en ont cruellement manqué, à l’aller comme au retour. Au Parc des Princes, ils avaient ouvert le score et étaient passés tout près du break, avant de se faire renverser en deuxième période (1-2). Mardi soir, les Parisiens ont touché la barre sur une tête de Marquinhos (17e) et une frappe d’Angel Di Maria, dans la foulée, est passée tout près du poteau (19e).
A l’inverse, Manchester City a été létal lors des deux confrontations, tout d'abord à l’aller avec deux buts sur leurs quasi seules occasions à Paris, sur un centre-tir de Kevin De Bruyne et un coup franc de Riyad Mahrez grâce à un mur mal placé. Mardi soir, l’ailier algérien, le grand bonhomme de cette demi-finale, a réussi un doublé avec notamment un deuxième but sur un contre assassin (63e), alors que le PSG poussait pour égaliser. "On a su être efficace au moment où il le fallait, et on a fait la différence. Aujourd'hui, en première période, on était moyen. En deuxième période, on a su relever notre niveau, et on aurait pu mettre trois ou quatre buts de plus", a réagi l’attaquant algérien, né en région parisienne, interrogé après la rencontre sur RMC Sport.
Des stars pas au niveau
Si Riyad Mahrez a été l’homme de la double confrontation, avec donc trois buts en deux rencontres, les autres joueurs de Manchester City ont également été au niveau. Kevin De Bruyne a confirmé qu’il est un des meilleurs milieux de terrain au monde, alors que le jeune ailier anglais Phil Foden a ébloui par séquences par son talent et son culot. A l’inverse, les stars du PSG n'ont pas été au rendez-vous, à commencer par Neymar. Déjà peu en vue à l’aller, l’attaquant brésilien est passé totalement à côté de son match retour, ne parvenant jamais à se montrer décisif et multipliant les mauvais choix. "Neymar a essayé de jouer tout seul, sans générosité et avec un individualisme exacerbé. Par moments, on aurait dit qu’il faisait un match de quartier. Il redescendait comme un libéro pour chercher tous les ballons", a taclé le journaliste de France Football Nabil Djellit.
Kylian Mbappé, blessé, n’a même pas foulé la pelouse de l’Etihad Stadium. L’attaquant français, transparent au Parc des Princes, avait été laissé sur le banc au coup d’envoi et n’est même pas entré en jeu. Problème : son remplaçant, l’Argentin Mauro Icardi, a été invisible, errant comme une âme en peine jusqu’à son remplacement à l’heure de jeu. Et Angel Di Maria, pourtant l’un des rares Parisiens au niveau, a complètement craqué en fin de match.
Les nerfs ont craqué
Le geste du "Fideo" (le surnom de Di Maria) a symbolisé la frustration qui s’est emparée des rangs parisiens lors de cette demi-finale. Provoqué par Fernandinho, l’attaquant argentin s’est bêtement fait justice lui-même en lui donnant un coup de pied. Résultat : il a été logiquement expulsé (69e), laissant ses partenaires à 10 pour la fin du match. A l’aller, Idrissa Gueye avait lui aussi vu rouge à dix minutes du terme (77e), pour une grosse faute sur Ilkay Gündogan.
"Le PSG n’a pas fait un match intelligent, ils ont manifesté un peu de bêtise et sont devenus minables dans le dernier quart d’heure, avec une attitude déplorable devant l’Europe entière", s’est indigné Guy Roux. "Paris ne mérite pas du tout des félicitations ce soir. Je suis déçu et profondément choqué de leur comportement", a poursuivi notre consultant et ancien coach de l’AJ Auxerre.
Un collectif inférieur à celui de City
Plus largement, ces deux rencontres ont montré la supériorité du collectif bien huilé des Citizens de Pep Guardiola. Après plusieurs éliminations frustrantes, dont celle l’an dernier en quarts de finale contre Lyon (1-3), Manchester City a affiché un visage bien plus pragmatique, se montrant réaliste et sûr de sa force pour se qualifier pour la première finale de Ligue des champions de son histoire. "Je pense que c'est mérité sur les deux matches", a estimé Riyad Mahrez.
Une analyse partagée par nos consultants. "La leçon de cette demi-finale, c’est que la meilleure équipe et le meilleur collectif a gagné", a jugé Nabil Djellit. Notre spécialiste du foot anglais, Philippe Auclair, certifie même n’avoir "jamais vu Manchester City dominer son sujet en Ligue des champions comme (mardi) soir." Dix ans après sa dernière finale de C1, avec le Barça, Pep Guardiola aura l’occasion d’entrer un peu plus dans la légende.