La défense de l'indice UEFA français, une rentrée d'argent immédiate, mais aussi son prestige à l'étranger : voilà toute l'importance d'une qualification en Ligue des Champions pour Monaco, bien parti avant son barrage retour mardi à domicile contre Villarreal (victoire 2-1 à l'aller).
Sportivement, les choses sont simples. Si mardi soir au Stade Louis-II (20h45), les hommes de Leonardo Jardim ne perdent pas (ils peuvent même se permettre une défaite 1-0), Monaco jouera la Ligue des Champions, et accompagnera le Paris SG et Lyon dans la très lucrative compétition reine. Quart-de-finalistes de la C1 en 2014/15, les Monégasques ont ruminé leur frustration en regardant la compétition devant la TV la saison passée, après avoir été sortis en barrages par Valence. Au-delà d'une question d'orgueil, la qualification est obligatoire pour la direction de l'ASM.
L'avenir européen de la France d'abord. En plus de jouer pour lui, Monaco joue pour l'avenir des clubs de Ligue 1 dans les compétitions européennes. Depuis la saison 2011-2012, la Ligue 1 n'a plus placé trois clubs en phases de poule. La France ne fait ainsi plus partie des cinq premières nations au classement de l'indice UEFA et a vu le Portugal lui prendre la cinquième place. Conséquence, le troisième du championnat doit passer deux tours de qualifications (aller-retour en plein mois d'août), afin de pouvoir accéder aux poules. Derrière, la Russie talonne dangereusement la France. Et même si on a retrouvé notre cinquième place la semaine passée après nos deux succès européens, une élimination du club de la Principauté mardi soir, pourrait donc (en cas de qualification de Porto et/ou de Rostov) être préjudiciable à l'avenir des clubs français à l'échelle continentale, et à la troisième place du championnat de France qualificative pour les préliminaires de la C1. Pour rappel, l'indice UEFA (ou coefficient UEFA) cumule les résultats européens de chaque pays en C1 et C3 sur les cinq dernières saisons.
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— L'UEFA (@UEFAcom_fr) 22 août 2016
Une qualification ? 15 millions d'euros minimum assurés. Si l'indice UEFA de la France est un aspect important de cette qualification, la récompense financière l'est également. En cas de passage en phase de poules, le club du Rocher se verrait récompenser d'une somme de 15 millions d'euros minimum par l'UEFA. Un montant qui pourrait parfaitement convenir au "business plan" monégasque. En effet, une participation régulière à la plus médiatique des compétitions continentales est une des articulations majeures du projet de l'ASM. Pour vendre des joueurs en maximisant la plus-value, il s'agit d'exposer les jeunes éléments dans la plus belle des vitrines : la Ligue des Champions et son rayonnement planétaire. La mauvaise saison passée l'a bien rappelé à Dmitry Rybolovlev, propriétaire majoritaire du club depuis 2011.
Le prestige du club est en jeu. Depuis l'élimination contre Valence l'an passé, le milliardaire russe a tout mis en oeuvre pour redorer l'image de son club en Europe. Cette fois, contrairement à la désastreuse impression laissée la saison dernière à la même époque, lorsque le club vendait tous ses bijoux aux plus offrants (Kondogbia, Ferreira Carrasco, Abdennour, Kurzawa, et surtout Martial) sans assurer sportivement, le club a recruté en prévision des matches européens de l'été. Si pour la rencontre la plus importante de sa saison, Monaco sera privé mardi soir de Falcao, Love, Mbappé, Sidibé (blessés), et de Mendy (suspendu), le groupe de Leonardo Jardim possède désormais assez de certitudes pour se qualifier. Et ainsi, peut-être, passer un cap qu'aucun club français n'a franchi depuis Lille en 2012.