Moribond fin octobre, avec une défaite à domicile face à la Juventus Turin (et contre Guingamp la même semaine), l'OL a réussi à relever la tête à la fois en Championnat (cinq victoires sur ses six derniers matches) et à s'offrir une finale face au Séville FC, mercredi soir, en Ligue des champions. Troisième à trois points des Andalous, et battus 1-0 à l'aller, l'équation est simple : il leur faut gagner le match par deux buts d'écart s'ils veulent se qualifier pour les huitièmes de finale.
La chance de l'OL : sa forme et son stade. "Deux buts à remonter, ce n'est pas plus facile qu'un but à remonter." Voilà la sympathique Lapalissade sortie par l'entraîneur de l'OL, Bruno Genesio, mardi, en conférence de presse. Certes. On pourrait ajouter qu'il est plus facile de remonter deux buts quand vos attaquants en marquent, des buts. Et c'est le cas de l'OL ces derniers temps. Avant l'épisode messin - le match disputé samedi à Saint-Symphorien a été arrêté alors que le score était de 1-0 pour les locaux -, l'OL restait sur un 6-0 infligé à Nantes, avec six buteurs différents, dont trois de la ligne d'attaque : Alexandre Lacazette, Nabil Fekir et Mathieu Valbuena, déjà buteur face au PSG. Les buts importants en Ligue des champions, "Petit vélo" connaît : il en avait mis plusieurs avec l'OM, dont un, fabuleux, à Liverpool.
En dehors de son efficacité retrouvée, l'OL pourra également compter sur son stade et ses supporters. Quoi qu'il en dise, si Jean-Michel Aulas a voulu un stade de cette capacité pour son club, c'est avant tout pour vivre des moments comme celui de mercredi soir. Un match couperet. Une sorte de seizième de finale. "On ne doit pas se poser de question", a insisté le capitaine des Gones, Maxime Gonalons, mardi. "Il faut jouer notre football et mettre le stade derrière nous. Il y aura besoin de beaucoup d’ingrédients pour vivre un grand match de Ligue des Champions." Dans les souvenirs lyonnais, un match revient souvent : le Lyon-Monaco de la 37ème journée de Ligue 1 la saison passée, décisif pour la 2ème place derrière le PSG. L'OL l'avait emporté 6-1. Ça fait plus de deux buts d'écart, ça.
La chance de Séville : ses deux buts d'avance et son expérience. Cet OL-Séville n'est pas un match à armes égales. En effet, l'OL doit l'emporter par deux buts d'écart quand une défaite d'un but qualifierait les Sévillans. Autant dire que l'équipe de Jorge Sampaoli ne va pas partir à l'abordage. Mais elle ne va pas non plus attendre dans ses 30 derniers mètres les vagues lyonnaises. "On doit garder notre jeu et consolider notre propre philosophie pour ne pas reculer. Nous devons rester une équipe qui ne se soumet devant personne", a insisté le technicien argentin, qui a succédé à Unai Emery sur le banc andalou. Avec un certain succès, puisque Séville, bien que battu le week-end dernier par un mal classé, Grenade - mais l'OL n'était-il pas lui aussi mené par Metz ? -, pointe toujours à la troisième place de la Liga, à un point seulement du Barça.
À Lyon, Sampaoli pourra compter sur Samir Nasri, de retour dans le groupe après une blessure aux ischio-jambiers. Connaissant l'orgueil du jeune homme, mais aussi son talent, sa présence mercredi au Parc OL n'est assurément pas une bonne nouvelle pour le club rhodanien. Rappelons qu'à l'aller, c'est l'ancien Toulousain Wissam Ben Yedder qui avait inscrit l'unique but de la rencontre. Le Séville FC, à l'accent aujourd'hui très français - l'effectif compte également Steven N'Zonzi ou Adil Rami -, reste sur trois victoires de rang en Ligue Europa. Cette compétition, promise aux troisièmes de groupes en Ligue des champions, il la maîtrise et il ne veut certainement pas y retourner. Et l'OL pourra en faire les frais.
Notre pronostic pour la qualification : Lyon 20%, Séville FC 80%