Dans sa quête de gloire, Paris a perdu davantage qu’une qualification en demi-finales de la Ligue des champions, mardi soir. Eliminés sans gloire par Manchester City en quarts de finale (2-2, 1-0), le PSG a subi une terrible désillusion. Favoris après le tirage au sort, les Parisiens ont étalé des limites criantes à l’aller comme au retour, à des années-lumière des cadors du continent que sont le Real Madrid, le FC Barcelone, le Bayern Munich ou l’Atlético de Madrid. Autopsie des raisons de ce cinglant échec du PSG.
Aller et retour, même constat. Le constat est implacable : pour la quatrième saison consécutive, les Parisiens ont été éliminés aux portes des demi-finales. Mais plus que les statistiques, c'est la manière qui peut donner des maux de tête aux dirigeants du PSG. Balayés par le Barça la saison dernière (5-1 sur l'ensemble des deux matches), les champions de France n’ont presque rien montré contre Manchester City, pourtant loin de l'excellence des Catalans.
A l’aller, comme au retour, les partenaires de Zlatan Ibrahimovic ont affiché des lacunes techniques rédhibitoires pour la reine des compétitions européennes. Pas dans le bon tempo, pas assez saignants dans les duels, les Parisiens n’ont jamais su s'élever au niveau de l’événement. Pire : ils ont donné l’impression d’avoir régressé dans la hiérarchie européenne, après avoir été sortis au terme de deux matches d’une rare pauvreté technique pour des quarts de finale.
Trop de faillites individuelles. La faute en revient pour une part importante aux trop nombreuses faillites individuelles. Une nouvelle fois, Zlatan Ibrahimovic ne sera pas épargné par les critiques. Et c’est bien normal : comme depuis le début de sa carrière, le géant suédois a encore été incapable de hisser son équipe vers les sommets européens. Alors oui, l’attaquant parisien a marqué à l’aller, et il a obtenu les deux meilleures occasions au retour, sur coup franc. Mais on retiendra aussi, et surtout, son penalty et son duel ratés à l’aller, quand le score était encore vierge.
Jeter la pierre sur le seul Zlatan serait totalement injuste : ses partenaires ne l’ont pas beaucoup aidé. Angel Di Maria et Edinson Cavani, les deux autres stars de l’attaque parisienne, ont traversé les deux rencontres comme des âmes en peine, sans peser sur le destin du PSG. Et que dire des prestations de Serge Aurier, dépassé au Parc des Princes puis à l’Etihad Stadium ? Fallait-il vraiment le titulariser, alors qu’il était à court de compétition après sa mise à l’écart pour son dérapage sur Periscope ?
L’échec de Laurent Blanc. Laurent Blanc avait pourtant choisi de faire confiance à l’Ivoirien au match aller, à la surprise générale. Marquinhos, irréprochable sur et en dehors du terrain, en avait fait les frais. Un premier pari perdu pour le "Président", puisque Serge Aurier a été coupable sur le deuxième but de City. Le coach parisien n’a pas été beaucoup plus inspiré dans ses choix au retour, mardi soir.
Exit le classique 4-3-3, l’ancien sélectionneur des Bleus avait décidé de miser sur un audacieux 3-5-2. La chance ne lui a pas souri, bien au contraire. Ses hommes, totalement déboussolés en première période, ont vite rebasculé dans leur schéma tactique préférentiel après la sortie sur blessure de Thiago Motta. Sans plus de réussite.
La fin d’une génération ? Pour le PSG, cette nouvelle élimination en quarts de finale ouvre une ère d’incertitudes et d’intense réflexion. Premier cas à régler : l’épineuse prolongation de contrat, ou non, de Zlatan Ibrahimovic. Figure de proue du projet qatarien, le Suédois de 34 ans a fait passer le PSG dans une autre dimension, avec son charisme, son ego, et surtout ses dizaines de buts. Mais avec lui, Paris n’y arrive pas en Ligue des champions. Il pourrait donc partir et laisser sa place à une autre star.
Autres joueurs majeurs de ces dernières années qui pourraient quitter le navire parisien : Maxwell et Thiago Motta. Le latéral brésilien, 34 ans, et le milieu italien, 33 ans, pourraient faire les frais d’une cure de rajeunissement de l’effectif parisien. Enfin, Laurent Blanc, sous contrat jusqu'en 2018, n’est pas assuré de conserver son poste d’entraîneur. Alors, qui pour remplacer tout ce petit monde ? Les décideurs parisiens ont de l’argent, et un peu de temps pour y réfléchir.