Une défaite nette et sans bavure. L’équipe de France, passée totalement à côté de son match, a été logiquement battue par les Pays-Bas (2-0), vendredi soir en Ligue des nations. Georginio Wijnaldum (44e) et Memphis Depay (45e) ont inscrit les deux buts néerlandais, qui auraient pu s’imposer sur un score bien plus large sans les multiples parades d’Hugo Lloris. "Ce soir, il n'y a pas photo. C'est logique que les Pays-Bas gagnent", a analysé lucidement Didier Deschamps, interrogé après la rencontre sur TF1.
Les champions du monde, qui ont concédé leur première défaite depuis leur titre en Russie, n’ont désormais plus leur destin entre leurs pieds. Seule une victoire de l’Allemagne (d’ores et déjà reléguée en division 2) face aux Pays-Bas, lundi soir, permettrait aux Bleus de se qualifier pour le "Final Four" de la Ligue des nations. Mais même une qualification ne ferait pas oublier cette soirée totalement ratée à Rotterdam.
Le néant bleu. Pas la peine de tourner autour du pot : les Bleus n’ont rien réussi vendredi soir. Dès le début de la rencontre, les Néerlandais ont mis le pied sur le ballon pour ne plus jamais le lâcher. Les chiffres, tous à l’avantage des Pays-Bas, parlent d’eux-mêmes : 59% de possession, 12 occasions à 2 ou encore 11 tirs cadrés à 7. Seules une tête d’Antoine Griezmann, facilement captée par Jesper Cillessen (10e), et une frappe puissante de Benjamin Pavard de peu au-dessus (29e) ont fait passer quelques frissons aux supporters néerlandais. Pour le reste, les champions du monde ont tout raté, dépassés dans tous les secteurs de jeu par l’agressivité et la technique de ces Pays-Bas décidément bien séduisants.
Les grossières erreurs de Nzonzi et Sissoko sur les buts néerlandais. Nettement dominés, les Bleus ont longtemps résisté en première période. Mais une bévue de Steven Nzonzi, titulaire en l’absence de Paul Pogba, a précipité l’ouverture du score néerlandaise. Sur un centre anodin, le milieu de l’AS Rome a manqué sa tête, permettant à Wijnaldum de reprendre victorieusement une première frappe de Babel repoussée par Lloris (44e). Puis en toute fin de match, alors que l’affaire était pliée depuis bien longtemps, Moussa Sissoko, entré en jeu à la 65e minute, a provoqué un penalty largement évitable. Le Lyonnais Memphis Depay pouvait parachever le succès des siens d’une magnifique panenka (90e+5).
Le seul à la hauteur, c’était Lloris. Le pire, c’est que les Bleus s’en sortent bien. Car sans un Hugo Lloris de gala, l’équipe de France aurait pu repartir de Rotterdam avec les valises bien pleines. Le gardien de Tottenham, irréprochable sur les deux buts, a multiplié les miracles, comme sur cette séquence de trois minutes où il a écœuré Depay trois fois de suite (72e, 74e et 75e). Avec 9 arrêts vendredi soir, Lloris a même battu un record pour un gardien de l’équipe de France sur les 10 dernières années. A la fois époustouflant et inquiétant…
9 - Hugo Lloris a effectué 9 arrêts contre les Pays-Bas, un record sur un match pour un gardien de l'équipe de France sur les 10 dernières années. Mur. #PBSFRApic.twitter.com/gGRnsrmL1s
— OptaJean (@OptaJean) 16 novembre 2018
Les Pays-Bas sont bel et bien de retour. Si les Bleus subissent un vrai coup d’arrêt, les Oranje ont confirmé leur retour au premier plan. Les Pays-Bas, pas qualifiés pour l’Euro 2016 et pour la Coupe du monde 2018, ont enchaîné un deuxième succès de prestige après la victoire face à l’Allemagne (3-0) en Ligue des nations. Agressifs, impressionnants techniquement, notamment au milieu de terrain, les Néerlandais ont étalé tous les progrès entrevus ces derniers mois. Avec Depay, Wijnaldum ou Van Dijk, les Oranje possèdent une solide colonne vertébrale, entourée de jeunes joueurs talentueux et très prometteurs, à l’image du milieu de terrain de l’Ajax Amsterdam Frenkie De Jong, excellent vendredi soir.
Les Bleus seront devant leur télé lundi soir. Les Pays-Bas, deuxièmes du groupe (6 pts), n’ont besoin que d’un nul en Allemagne, lundi soir, pour passer devant les Bleus (premiers avec 7 pts). Seule une victoire des Allemands, d’ores et déjà relégués en division 2, permettrait à l’équipe de France de se qualifier pour la phase finale de la Ligue des nations. Alors, allez la Mannschaft…