L’Atlético de Madrid a ramené l’OM sur terre. Les Marseillais, nettement dominés mercredi soir en finale de la Ligue Europa (3-0), ont subi la loi de "Colchoneros" implacables de réalisme. Antoine Griezmann, auteur d’un doublé, a symbolisé la supériorité des Madrilènes, qui ont tenu leur rang de grands favoris.
"Malheureusement, il n’y avait pas photo. Ils peuvent jouer dix fois le match, l’Atlético le gagnera dix fois", a estimé notre consultant Raymond Domenech, mercredi soir sur Europe 1. Car, hormis vingt très bonnes minutes en début de match (et une grosse occasion ratée par Germain), l’OM n’a rien pu faire.
Germain n’est pas Griezmann. Sur le papier, l’effectif marseillais n’a rien à voir avec l’Atlético. Le terrain a confirmé l’écart de talent entre les deux équipes, surtout en attaque. Avant le doublé d’Antoine Griezmann, l’OM a pourtant eu l’opportunité d’ouvrir le score dès le début du match. Mais Valère Germain, en difficulté cette saison, a gâché une énorme occasion (4e). Seul face au gardien de l’Atlético, l’avant-centre phocéen a tiré au-dessus.
"Mon occasion ? Je ne fais qu’y penser. C’est la plus grosse déception de ma carrière", a avoué le joueur, interrogé en zone mixte. "Nous avons laissé passer notre chance en première période car nous avons eu la meilleure occasion d'abord", a également regretté son entraîneur, Rudi Garcia, en conférence de presse.
Une erreur grossière sur le premier but. Les Marseillais ont manqué de justesse en attaque, mais également en défense. Sur le premier but de l’Atlético, le milieu de terrain Frank Zambo Anguissa a totalement manqué son contrôle, pas aidé il est vrai par une passe un peu trop appuyée de son gardien Steve Mandanda. Une passe plus tard, Antoine Griezmann s’est chargé de sanctionner cette grosse erreur (0-1, 21e).
"Nous avons commis une erreur sur notre relance et la construction de départ de l'action qui nous a coûté l'ouverture du score", a estimé Rudi Garcia. "C'est dur, en première mi-temps on avait la possession, et puis évidemment face à des grands champions, la moindre erreur est exploitée. Ce but nous a fait mal, et puis Dimitri, et puis des faits de jeu...", a abondé Jacques-Henri Eyraud, le président de Marseille.
Sans Payet, c’était mission impossible. Après un excellent début de match, l’OM a en effet vécu un cauchemar. Dix minutes à peine après l’ouverture du score madrilène, les Marseillais ont perdu Dimitri Payet sur blessure. En larmes, le meneur de jeu marseillais, qui avait réalisé un excellent début de match, a été obligé de laisser sa place au jeune Maxime Lopez, sans doute trop tendre pour une rencontre d’un tel niveau.
"Sur ce genre de match, il faut disposer de ses meilleurs joueurs au meilleur niveau. Même diminué, (Payet) a pu faire une passe décisive sur Valère Germain. Nous perdons aussi notre meilleur tireur de coups de pied arrêtés", a constaté Rudi Garcia. "La sortie de Dimitri Payet nous fait mal", a également analysé Florian Thauvin, interrogé sur BeIN Sports. Effectivement, sans leur meneur de jeu, les Marseillais n’ont jamais été en mesure d’inquiéter l’Atlético.
L’apprentissage du très haut niveau. Hormis une tête de Kostas Mitroglou sur le poteau en fin de match, alors que le score était de 2 à 0 pour l’Atlético, l’OM n’a pas réussi à prendre à défaut la redoutable organisation défensive des Espagnols. Les Marseillais, lucides, ont pu mesurer l’écart qui les sépare d’une équipe du niveau des "Colchoneros", finalistes de la Ligue des champions en 2014 et 2016. "On devra se servir de ce match pour progresser par la suite. La marche était trop haute", a avoué Adil Rami, lui aussi sur BeIN Sports.
"Cette place en finale nous montre que l'OM est capable de grandes choses. Ce n'est que le début", a voulu positiver Franck McCourt, le propriétaire de l’OM. "Nous avons de grandes ambitions. Notre but est de construire sur le long terme et de faire de l'OM une équipe capable de remporter des titres chaque année en France et en Europe", a-t-il assuré. Mais avant d’y penser, l’OM devra déjà essayer de décrocher sa qualification pour la Ligue des champions, samedi lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1. Pour continuer à apprendre au contact des meilleurs.