Le projet de loi olympique, qui doit être présenté la semaine prochaine en conseil des ministres, prévoit des mesures de transparence financière pour les patrons du comité d'organisation de Paris 2024 et un contrôle budgétaire de la Cour des comptes, selon une version provisoire.
D'une part, le projet du ministère des Sports prévoit que le président et les hauts cadres du Comité d'organisation des jeux Olympiques (Cojo), devront adresser une déclaration de patrimoine et une déclaration d'intérêts à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (Hatvp), selon cette version qui peut encore faire l'objet d'arbitrages. Ces mesures s'appliqueraient par exemple à Tony Estanguet, qui a mené la candidature et présidera le futur Cojo, dont l'État sera le garant financier, et qui doit être constitué dans les prochaines semaines. Selon une source proche du dossier, ces déclarations ne devraient toutefois pas être rendues publiques par la Hatvp, car il ne s'agit pas d'élus.
Polémique autour du montant du voyage de la délégation française. D'autre part, "les personnes morales de droit public ou de droit privé ayant leur siège en France chargées de l'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 sont soumises au contrôle des comptes et de la gestion de la Cour des comptes", selon la version provisoire. Le ministère des Sports a confirmé la présentation du projet par Laura Flessel au conseil des ministres mercredi, sans confirmer son contenu. Le comité de candidature de Paris 2024 a dû faire face à des polémiques depuis sa victoire à Lima, le 13 septembre, d'une part sur la facture d'1,5 million d'euros révélée par Mediapart pour le voyage de la délégation, puis quand Le Canard Enchaîné a évoqué le futur salaire de Tony Estanguet, à hauteur de 450.000 euros annuels, un chiffre immédiatement démenti par son équipe.
Un budget à 6,6 milliards d'euros pour Paris 2024. Le budget des JO 2024 s'élève à 6,6 milliards d'euros à ce jour, dont 3,6 milliards d'euros pour le volet organisation du Cojo, abondés par le Comité international olympique (CIO), la billetterie et les sponsors nationaux, et 3 milliards d'euros pour les investissements structurels pérennes, apportés par l'État (1 milliard d'euros) les collectivités territoriales et le secteur privé. Lors des précédentes éditions, le budget des investissements a souvent été dépassé, nourrissant des polémiques sur le coût des jeux. Les acteurs de Paris 2024 ont promis de tenir les objectifs.
Une loi qui doit permettre "une mise en conformité avec les engagements pris". Les autres dispositions du projet de loi prévoient des voies réservées aux véhicules de secours et accrédités, des procédures d'urgence pour des expropriations de bâtiments (à l'exception des habitations) et des dérogations sur les affichages publicitaires. D'après le ministère des Sports, cette loi olympique doit permettre "de nous mettre en conformité avec les engagements pris" lors de la candidature et "éviter les retards de travaux, ce qui permettra de maîtriser notre budget".