Didier Deschamps a déçu beaucoup, beaucoup d’amoureux de Ligue 1. Le sélectionneur des Bleus a décidé de ne pas convoquer Hatem Ben Arfa, le génie du dribble de l’OGC Nice, pour l’Euro 2016. Malgré sa technique folle, son pouvoir d’élimination hallucinant, l’ancien Lyonnais reste à quai. La principale raison : Kingsley Coman. Mais comment le jeune ailier du Bayern, prodige d’à peine 19 ans, a convaincu "DD" ?
1976 : Les poteaux carrés
— LeLabEuro (@LeLabEuro) 12 mai 2016
2016 : Ben Arfa n'est pas dans les 23
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Il joue chez un grand d’Europe, lui. Jouer au Bayern Munich, c’est quand même autre chose qu’à Nice, sans manquer de respect aux "Aiglons". Avec les Bavarois, Kinglsey Coman a atteint les demi-finales de Ligue des champions, de un. Il a réussi à se faire une place au milieu d’une attaque de folie, avec comme concurrents Douglas Costa, Franck Ribéry, Arjen Robben ou Mario Götze, de deux. L’ancien Parisien a, de trois, enchaîné les prestations de haut vol, que ce soit comme titulaire ou comme remplaçant (demandez à la Juventus).
Autant d’arguments qui pèsent lourd face à Hatem Ben Arfa. Si le prodige formé à l’OL a brillé en championnat de France, il n’a pas eu l’occasion d’étaler son talent à la face de l’Europe. Et c’est bien le problème : la Ligue 1, ce n’est pas la Ligue des champions.
Il a explosé la Juve, pas Saint-Etienne, lui. Poursuivons la démonstration : la Juventus, ce n’est pas une équipe de Ligue 1 (hormis le PSG). Souvenez-vous, en mars dernier, le Bayern affronte les Turinois en 8e de finale retour de Ligue des champions. Les Bavarois perdent alors 2 à 0 et sont virtuellement éliminés, quand Coman entre en jeu à la 60e minute. Et là, comme par hasard, tout change : le roi Kingsley désosse la défense italienne à coups d’accélérations supersoniques. Un but et une passe décisive plus tard, le Bayern renverse la Juve, après un des plus beaux matches de l’année (4-2 a.p.).
Pendant ce temps, Ben Arfa jouait avec les défenses de Ligue 1. Ses victimes : Saint-Etienne ou encore Caen. Mais ça a quand même sacrément moins de panache de marquer des buts (même magnifiques) face à Ruffier que face à Buffon.
Il n’arrête pas de progresser, lui. Dernier argument qui a pu jouer en faveur de Coman : son irrésistible ascension. Qui connaissait le joueur formé au PSG il y a encore 3 ans ? Puisque nul n’est prophète en son pays, le "King" a cherché la fortune à l’étranger. D’abord en Italie, à la Juventus Turin, où il signe à l’été 2014. Après un an d’apprentissage où il joue peu mais se fait remarquer, il est étonnamment prêté au Bayern Munich pour la saison 2015-2016. Et là, en Bavière, c’est l’avènement d’un futur "Kaiser" : Coman se fait une place très vite, au point d’être titulaire 19 fois en Bundesliga, à même pas 20 ans.
Ben Arfa, à l’inverse, s’est perdu pendant des années. L’ancien prodige a déçu presque tous les espoirs placés en lui, au point de se retrouver au chômage l’an dernier pendant six mois et d’être obligé de jouer au five avec ses potes, comme un footballeur du dimanche. Mais Hatem est sorti d’enfer pour retrouver la lumière cette saison, avec Nice. Au final, il n’aura manqué qu’une petite étincelle à Ben Arfa. Comme presque toute sa carrière.