Le chaos est total à la tête du foot mondial : Sepp Blatter et Michel Platini ont été suspendus jeudi pour 90 jours par la commission d'éthique de la Fifa et le glas des ambitions de l'ancien capitaine des Bleus à la présidence de l'instance suprême a peut-être sonné. Europe 1 fait le point sur ce "Fifagate" et sur l’avenir de l'ancien n°10 des Bleus.
Platini à la limite du "hors-jeu". Michel Platini "s'en remettra-t-il ?" La question revient en Une de presque tous les journaux français, vendredi matin. "Ce héros du ballon rond, légende de l'équipe de France, à qui tout réussissait est aujourd'hui aspiré dans une spirale infernale, propre à ternir durablement son image", estime Le Figaro. Sur son avenir, Le Parisien semble avoir son avis, en barrant sa Une d’un très clair "Carton rouge". Et le journal de poser une question qui revient avec insistance depuis plusieurs semaines : "pourquoi, en février 2011, Michel Platini a-t-il accepté, sans aucune justification convaincante, 1,8 million d’euros des mains de son ennemi Sepp Blatter ?"
Platini peut encore se présenter… Comme Europe 1 vous l’expliquait déjà jeudi, Michel Platini a bel et bien effectué toutes les démarches indispensables pour se présenter à la présidence de la Fifa avant l’officialisation de sa suspension. "Sa candidature a été notifiée avant que la suspension ne soit prononcée, donc sur la plan de la recevabilité, la candidature semble bonne", explique Jean-Jacques Bertrand, avocat en droit du sport et spécialiste de la Fifa. C’est désormais à la commission électorale de la Fifa de décider si, oui ou non, il pourra briguer la tête de l'institution.
… mais son image est plus que ternie. Depuis plusieurs mois, Michel Platini avait tout mis en œuvre pour essayer de dissocier son image de celle de Sepp Blatter. Mais depuis les révélations du versement de 2 millions de francs suisses (1,8 millions d’euros, ndlr), il n’apparaît plus comme l’homme du renouveau. Pire, depuis sa suspension prononcée jeudi - une suspension équivalente à celle de Sepp Blatter - il est devenu un "homme du système".
Peut-il même perdre l’UEFA ? Jeudi après-midi, Michel Platini s’est empressé de rejeter "dans leur intégralité les allégations qui [lui] sont reprochées" et de faire appel. Pour le moment, l'actuel président de l'UEFA semble avoir le soutien des instances européennes du football. Le comité exécutif de l’UEFA s’est réuni "en urgence" pour affirmer qu’il ne voyait pas le "besoin" de confier l’intérim de l’UEFA à son plus ancien vice-président, l’Espagnol Angel Maria Villar Llona. Mais ses potentiels adversaires ont déjà les dents longues. Le président de la Fédération allemande Wolfgang Niersbach a déjà déclaré que les récents événements constituent un "poids énorme" pour Platini. Déjà un premier tacle par derrière...