Le football français n'avait plus eu de représentant dans le dernier carré de la Ligue des champions depuis 2010. Et, contrairement à ce que l'on attendait, ce n'est pas le PSG qui succède à l'Olympique lyonnais dans ce "palmarès", mais bien l'AS Monaco, vainqueur de Dortmund en quarts de finale (3-2, 3-1) et qui, cette année, est entrée dans la compétition au troisième tour préliminaire. "On n'a rien gagné, mais on a fait l'histoire", s'est félicité l'entraîneur de l'ASM, le Portugais Leonardo Jardim. "C'est la première fois qu'une équipe sort de 3ème tour préliminaire et va en demi-finales de la Ligue des champions. Ces joueurs vont rester dans l'histoire."
"Une grande fierté". Au vu des performances de l'ASM cette saison sur la scène européenne (quelle double confrontation face à Manchester City en huitièmes de finale !), cette présence dans le Top 4 de la C1 est parfaitement logique.
"C'est une grande fierté d'être parmi les quatre meilleures équipes d'Europe, cette équipe ne se fixe pas de limite, elle mérite des trophées", a insisté le volubile vice-président russe de l'ASM, Vadim Vasyliev. "C'est la preuve que notre projet mis en place il y a quelques années marche."
Ce projet, qui a connu plusieurs périodes, a été parfaitement incarné par les trois buteurs du soir : la remontée de Ligue 2 (Valère Germain), les investissements massifs (Radamel Falcao) et le développement des talents (Kylian Mbappé). "C'est formidable pour Monaco de retrouver les demi-finales treize ans après (la dernière fois, c'était en 2004 et l'ASM avait atteint la finale, perdue contre le FC Porto, ndlr), pour le football français aussi", a confié Falcao, auteur d'un joli but de la tête. "Je suis passé par des moments difficiles, mais j'ai travaillé en silence quand certains n'y croyaient plus, et je crois que chaque effort finit par être récompensé."
Falcao-Mbappé, ce duo inattendu a mis au supplice la défense de Dortmund. "On a su après chaque exploit se remettre en question et travailler, c'est ce qui fait notre force", a convenu Mbappé au micro de Bein Sports. "Maintenant, on va continuer à se remettre en question, voir ce qui n'a pas été aujourd'hui. Il y a encore deux ou trois choses qu'on peut améliorer." C'est cette quête d'exigence, remarquable chez un joueur de 18 ans, qui peut amener l'ASM encore un plus haut…
"Un peu étrange" pour le coach de Dortmund. Huit jours après l'attaque dont a été victime le bus du club, à Dortmund, le Borussia n'avait pas encore totalement récupéré, comme l'indiquent les mots de l'entraîneur du BVB, Thomas Tuchel. "Au match aller, l'attentat a eu une influence, nous avons un mauvais résultat ici également. Aujourd'hui (mercredi), c'était un peu étrange vis-à-vis du jeu. Tout le monde se sentait très étrange", a-t-il reconnu au micro de BeIn Sports. "Huit jours après ce terrible attentat, il ne faut pas accorder trop d'importance à la prestation des joueurs. C'était très difficile pour eux et il ne faut pas être trop critique. Jusqu'à il y a huit jours, nous nous sentions prêts à nous qualifier en demi-finales. Mais la situation a changé de façon dramatique."