La Ligue des champions est une élite très resserrée où ne se côtoient que les (très) puissants. De fait, les affiches au sommet sont de moins en moins inédites. Le Real et l'Atlético, opposés mardi soir lors de la première demi-finale, s'affrontent ainsi pour la quatrième fois de rang lors de la phase à élimination directe. Ces redites historiques concernent aussi les clubs français. Il y a bien sûr le duel PSG-Barça (trois fois sur les cinq dernières saisons) et maintenant ce Monaco-Juventus, qui était déjà l'affiche d'un quart de finale il y a deux ans. Pourtant, depuis l'élimination du club monégasque (1-0, 0-0), pas mal de choses ont changé dans les deux équipes. "La Juve est plus forte (qu'à l'époque). Mais nous aussi, on est plus fort", avait dit en substance le vice-président de l'ASM, Vadim Vasilyev, lors du tirage au sort. Difficile de lui donner tort, alors que la Juve marche sur son championnat et que Monaco s'apprête à détrôner le PSG…
La Juve prend le dessus sur Monaco, le 14 avril 2015 :
Deux effectifs renouvelés. Si les deux entraîneurs du printemps 2015 sont toujours en place (Massimiliano Allegri côté Juve et Leonardo Jardim côté Monaco), leurs effectifs, eux, ont sensiblement évolué. Seuls sept joueurs de chaque côté, titulaires et remplaçants inclus, étaient déjà là il y a deux ans. Deux tiers des effectifs des deux équipes ont donc changé. C'est le même rapport si l'on s'en tient aux équipes de départ. Sur les 22 joueurs alignés au coup d'envoi, le 14 avril 2015 à Turin, seuls trois joueurs côté Juve (Buffon, Chiellini et Bonucci) et quatre côté Monaco (Subasic, Fabinho, Dirar et Moutinho) sont encore des titulaires en puissance. Ceci signifie donc une chose : les deux équipes disposent de nouveaux atouts dans leur manche…
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Duo argentin. Pirlo aux États-Unis, Pogba à Manchester United, Vidal au Bayern Munich, Morata au Real Madrid, Tevez en Chine… Des acteurs de l'animation offensive de l'épopée européenne de la Juventus Turin en 2015 (qui s'était achevée en finale), seul reste au club Claudio Marchisio, dont le statut de titulaire a été mis à mal cette année. Allegri a remisé au placard son 3-5-2, qui avait également fait le succès de l'équipe d'Italie lors du dernier Euro, pour un 4-2-3-1 bien plus joueur, avec un milieu de terrain incroyablement doué techniquement, avec l'Allemand Sami Khedira (suspendu mercredi) et le Bosnien Miralem Pjanic (passé par Metz et Lyon en France) en défensifs et deux "ailiers", le Croate Mario Mandzukic et le Colombien Juan Cuadrado. Le tout est animé par la pépite argentine Paulo Dybala, 23 ans et double buteur face au Barça en quarts de finale (3-0, 0-0), et habituellement conclu par Gonzalo "Pipita" Higuain, acheté 90 millions d'euros l'été dernier grâce à l'argent récolté par le transfert de Pogba à Manchester United (105 millions).
Derrière, malgré le changement de système et l'existence de deux vrais latéraux (Alex Sandro et Daniel Alves), la Juve reste d'une solidité à toute épreuve autour de sa "BBC" Buffon-Bonucci-Chiellini, qui n'a encaissé que deux buts depuis le début de cette Ligue des champions. Et ça, ça ne change pas.
La fusée Mbappé. Face à cette défense de fer, l'ASM va présenter rien de moins que la meilleure attaque d'Europe : 146 buts marqués en 57 matches toutes compétitions confondues, soit une moyenne de 2,5 par match ! Yannick Ferreira Carrasco (Atlético de Madrid) et Anthony Martial (Manchester United) ne sont plus là mais l'ASM confirme sa faculté à faire éclore des talents. Et son dernier né n'est pas le moins impressionnant. Avec 18 buts lors de ses 18 derniers matches (le tout à seulement 18 ans), Kylian Mbappé est clairement l'homme de cette deuxième partie de saison, en France et peut-être même en Europe. Son duel face à Buffon (de 21 ans son aîné !) est terriblement excitant, d'autant qu'en dehors de lui, l'ASM, peut compter sur le sens du jeu de Bernardo Silva (l'un des rescapés de 2015) et de Thomas Lemar, excellent ces derniers temps. À la différence de la Juve, l'ASM a elle changé de charnière depuis 2015. Ce sont désormais le Polonais Kamil Glik et le Brésilien Jemerson qui tiennent la baraque, devant Danijel Subasic, fidèle au poste dans son but.
Quid de l'arbitrage ? Il y a deux ans, le portier croate ne s'était incliné qu'une seule fois lors du quart de finale, sur un penalty, contestable, obtenu par Morata et transformé par Vidal. L'arbitre tchèque Pavel Kralovec avait eu la main lourde pour les Monégasques.
Au retour, l'arbitrage de l'Écossais William Collum n'avait guère été plus à l'avantage de l'ASM, avec notamment une main grossière de Chiellini qui n'avait pas été sanctionnée d'un carton rouge. La demi-finale aller de mercredi soir sera arbitrée par l'Espagnol Miguel Mateu Lahoz. Encore un changement. Mais celui que les Monégasques attendent vraiment, c'est celui qui concerne l'issue finale…